Les Jeux Olympiques sont souvent perçus comme un domaine dominé par les hommes, que ce soit chez les athlètes ou dans l’encadrement. Pourtant, l’histoire recèle des figures féminines pionnières qui ont brisé ces barrières de genre, à l’instar de Phereniki, première femme entraîneuse à avoir officié lors des Jeux Olympiques antiques.
Les origines de Phereniki
Peu de détails sont connus avec certitude sur la vie de Phereniki, mais les sources historiques nous en apprennent quelques éléments clés. Originaire de la cité grecque d’Élis, située non loin d’Olympie, Phereniki serait née aux alentours de 500 avant J.-C. Issue d’une famille aisée, elle aurait reçu une éducation privilégiée pour l’époque, lui permettant de se former aux techniques d’entraînement sportif. Très tôt, Phereniki s’est passionnée pour l’athlétisme et a développé une expertise dans la préparation physique des athlètes. Son talent et sa détermination l’ont rapidement propulsée au rang d’entraîneuse réputée dans sa région.
Née à Rhodes et fille de Diagoras, un célèbre boxeur, Phereniki était une athlète accomplie qui, en tant que femme, ne pouvait pas participer aux Jeux olympiques et, en tant que femme mariée, n’était pas autorisée à y assister.

Les femmes dans la Grèce antique
Voici les informations clés sur la situation des femmes dans la Grèce antique :
- Dans la Grèce antique, en dehors de Sparte, les femmes n’avaient pratiquement aucun droit et aucun pouvoir politique ou juridique. Elles étaient toute leur vie soumises à une autorité masculine (père, mari, frère, fils).
- La principale mission des femmes était de faire des enfants. Elles étaient très peu présentes dans l’espace public et devaient rester à la maison.
- Les historiens de l’Antiquité avaient tendance à ignorer les réalisations des femmes, se concentrant davantage sur les hommes. Mais certaines femmes ont laissé une trace indélébile, comme la reine Gorgô de Sparte ou Aspasie de Milet.
- La situation des femmes variait selon les régions grecques. Elles avaient plus de liberté et de droits à Sparte, en Étrurie et en Égypte qu’à Athènes par exemple.
- Les traités médicaux de l’époque, comme ceux attribués à Hippocrate, constituent une source unique pour appréhender l’intimité et la vie des femmes grecques.
Les femmes et les Jeux Olympiques antiques
Voici un résumé des informations clés sur la situation des femmes par rapport aux Jeux Olympiques antiques :
- Aux Jeux Olympiques antiques, les femmes n’avaient pas le droit de participer ni même d’assister aux épreuves, même en tant que spectatrices. Elles étaient exclues de tous les concours athlétiques.
- Cependant, il existait une compétition sportive exclusivement féminine, les Jeux Héréens, qui se déroulaient à Olympie deux semaines après les Jeux Olympiques.
- Les Jeux Héréens ne comportaient qu’une seule épreuve, la course de stade, sur une distance réduite d’un sixième par rapport à l’épreuve masculine.
- La seule exception connue est Cynisca de Sparte, première femme à remporter une victoire olympique. Bien qu’elle n’ait pas participé directement, elle a engagé son char dans l’épreuve de course de chars, qui récompensait le propriétaire du char et non le conducteur.
- En dehors de Sparte, les femmes n’avaient pratiquement aucun droit ni pouvoir dans la Grèce antique. Leur éducation était négligée et elles étaient cantonnées à leur rôle d’épouse et de mère.
La percée de Phereniki aux Jeux Olympiques
C’est en 472 avant J.-C. que Phereniki a marqué l’histoire en devenant la première femme à officier en tant qu’entraîneuse lors des Jeux Olympiques Antiques. À cette époque, la participation des femmes aux Jeux Olympiques était strictement interdite, et leur présence dans l’encadrement était également très rare. Pourtant, Phereniki a réussi à s’imposer grâce à ses compétences et à la reconnaissance de ses pairs.Entraînant une équipe d’athlètes masculins, Phereniki a su les mener à la victoire, prouvant ainsi ses qualités de stratège et de pédagogue hors pair. Son succès a suscité l’admiration et l’étonnement de la foule, qui n’avait jamais vu une femme occuper une telle fonction aux Jeux Olympiques.
Le combat de Phereniki pour l’égalité des genres
Au-delà de sa performance sportive, le parcours de Phereniki illustre le combat des femmes pour l’égalité des genres dans le monde de l’athlétisme et du sport en général.En effet, malgré les préjugés de l’époque, Phereniki a réussi à s’imposer dans un milieu traditionnellement réservé aux hommes. Son exemple a ouvert la voie à d’autres femmes, montrant qu’elles pouvaient exceller dans des rôles d’encadrement et de direction sportive.Cependant, le chemin vers la reconnaissance et l’égalité des chances n’a pas été facile pour Phereniki. Elle a dû faire face à de nombreuses résistances et critiques de la part de la société patriarcale de l’Antiquité grecque.Malgré ces obstacles, Phereniki est restée déterminée à poursuivre sa carrière d’entraîneuse et à promouvoir l’accès des femmes à des postes de responsabilité dans le sport. Son combat a ainsi contribué à ouvrir la voie à une plus grande diversité et inclusion dans le monde de l’athlétisme.

La vie de Phereniki
Phereniki était la fille de Diagoras de Rhodes, un athlète renommé qui a remporté un titre aux Jeux Olympiques en 464 avant J.-C., ainsi que des titres aux Jeux isthmiques et aux Jeux néméens. Ses frères, Damagetos, Akousílaos et Dorieús, étaient également des athlètes accomplis, s’illustrant respectivement au pancrace et au pugilat, et remportant de nombreux titres. Phereniki aurait été autorisée à participer aux Héraia, les jeux dédiés à la déesse Héra, et à regarder les Jeux olympiques depuis une zone séparée. Cependant, en tant que femme mariée, elle n’était pas autorisée à assister aux Jeux ou à se trouver à proximité des Jeux athlétiques olympiques, sous peine de la mort.
L’entraînement de son fils
Après la mort de son mari, Phereniki a pris en charge l’entraînement de son fils Pisidoras, qui pratiquait la course à pied. Lorsque Pisidoras a remporté la victoire à Olympie, Phereniki a franchi la barrière derrière laquelle se trouvaient les maîtres de gymnastique et a dévoilé son sexe, ce qui a conduit à une punition et à une loi exigeant que les entraîneurs se présentent nus au stade.
La réputation de Phereniki
Phereniki est devenue célèbre pour avoir défié les règles et pour son courage en s’entraînant son fils pour la victoire. Son action et sa compétence en tant qu’entraîneuse devaient encourager les hommes à réexaminer leurs politiques concernant les femmes, en particulier après que Cynisca de Sparte, une femme, ait remporté la course de char à deux reprises en 396 et 392 avant J.-C..
La famille de Phereniki
La famille de Phereniki, également connue sous le nom de Kallipateira, était une famille d’athlètes distingués de l’Antiquité. Elle était la fille de Diagoras de Rhodes, un célèbre boxeur qui a remporté un titre aux Jeux Olympiques en 464 avant J.-C., ainsi que des titres aux Jeux isthmiques et aux Jeux néméens. Les frères de Phereniki, Damagetos, Akousílaos et Dorieús, étaient également des athlètes accomplis, s’illustrant respectivement au pancrace et au pugilat, et remportant de nombreux titres. Après la mort de son mari, Phereniki a pris en charge l’entraînement de son fils Pisidoras, et lorsqu’il a remporté la victoire à Olympie, elle a été impliquée dans un incident célèbre où elle a révélé accidentellement qu’elle était une femme en sautant la barrière dans l’exubérance de la victoire. En raison du respect pour son père, ses frères et son fils, tous vainqueurs olympiques, elle n’a pas été punie, mais cet événement a conduit à une loi exigeant que les entraîneurs et les athlètes se présentent nus pour leur enregistrement.

L’héritage de Phereniki
Bien que son nom soit resté dans l’ombre pendant des siècles, Phereniki est aujourd’hui reconnue comme une figure pionnière et inspirante pour les femmes dans le sport.Son parcours exceptionnel a été redécouvert et mis en lumière par les historiens et les chercheuses féministes, qui soulignent son rôle essentiel dans la lutte pour l’égalité des genres dans le domaine de l’entraînement sportif.Au-delà de son impact historique, l’exemple de Phereniki continue d’inspirer de nombreuses femmes entraîneuses et athlètes à travers le monde. Son histoire montre qu’avec détermination et compétence, il est possible de briser les barrières et de s’imposer dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes.Aujourd’hui, bien que des progrès restent à faire, la présence des femmes dans l’encadrement sportif s’est considérablement renforcée, notamment grâce à des pionnières comme Phereniki. Son héritage continue de façonner les mentalités et d’ouvrir la voie à une plus grande diversité et inclusion dans le monde du sport.
Conclusion
Certaines femmes ont réussi à briser ces restrictions sociales et culturelles, comme Phereniki, la première femme entraîneuse aux Jeux Olympiques antiques, ou Cynisca de Sparte, première femme à remporter une victoire olympique. Ces femmes pionnières ont ouvert la voie à de nombreuses autres à travers les siècles, prouvant que les barrières de genre peuvent être surmontées. Aujourd’hui, des athlètes comme Sheila Chepkirui championne du marathon perpétuent cet héritage en repoussant les limites et en s’imposant sur la scène sportive mondiale. Leurs exploits rappellent l’importance de la détermination et du courage face aux normes établies.
L’histoire de Phereniki, première femme entraîneuse aux Jeux Olympiques Antiques, est un témoignage inspirant de la lutte pour l’égalité des genres dans le sport.
Malgré les obstacles et les préjugés de son époque, cette figure pionnière a réussi à s’imposer et à ouvrir la voie à d’autres femmes. Son parcours exceptionnel continue d’inspirer et de montrer qu’avec détermination et compétence, il est possible de briser les barrières et de s’épanouir dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes.