
Dans une étude publiée en janvier 2024 dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise, des chercheurs ont mis en évidence une importante consommation de produits dopants chez les coureurs d’ultra. L’étude, dirigée par le Dr Paul Robach et son équipe, a utilisé une méthode innovante d’échantillonnage d’urine pour mesurer avec précision la prévalence de la consommation de produits dopants chez ces athlètes d’endurance et l’a comparée à la consommation de produits dopants déclarée par le biais d’un questionnaire.
Une nouvelle méthode révèle la véritable consommation de produits dopants
Les méthodes traditionnelles d’évaluation de la consommation de produits dopants chez les athlètes, telles que les contrôles antidopage et les questionnaires, ont souvent été confrontées à des problèmes de précision et d’honnêteté dans les réponses. Pour y remédier, l’équipe de recherche a mis en œuvre une nouvelle approche en collectant des échantillons d’urine auprès de participants masculins à l’aide d’urinoirs aveugles et automatisés au départ de courses d’ultra. Cette méthode a permis d’obtenir une mesure plus précise de la consommation de produits dopants par rapport aux données autodéclarées.
Principaux résultats de l’étude
L’étude a consisté à analyser 412 échantillons d’urine et à comparer les résultats avec les réponses de 2 931 coureurs, hommes et femmes, qui ont rempli un questionnaire anonyme à réponse aléatoire concernant leur consommation de produits dopants.
Les résultats sont intéressants :
- 49,8 % des échantillons d’urine contenaient au moins une substance.
- 16,3 % des échantillons contenaient une ou plusieurs substances interdites.
Les substances les plus fréquemment détectées sont les suivantes
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : 22.1%.
- Acétaminophène : 15,5.
- Opioïdes : 6,6.
- Diurétiques : 4.9%.
- Hypnotiques : 4.4%.
- Glucocorticoïdes : 2,7.
- Agonistes bêta-2 : 2,2.
- Cannabinoïdes : 1,9.
- Stimulants : 1.2%.

Il est intéressant de noter qu’aucun échantillon ne contenait d’agonistes des récepteurs de l’érythropoïétine (EPO) ou de niveaux suspects de testostérone.
Questionnaire Versus Résultats des échantillons d’urine
Les résultats du questionnaire ont montré des taux d’utilisation plus faibles :
- Acétaminophène : 13,6.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : 12,9%.
Aucune substance interdite n’a été signalée par les participants.
Cette divergence met en évidence la fiabilité de la méthode d’échantillonnage de l’urine par rapport aux données autodéclarées, révélant une prévalence réelle plus élevée de la consommation de substances légales et illégales chez les coureurs d’ultra.

Implications pour la médecine sportive
L’étude conclut que si l’utilisation d’anti-inflammatoires et d’analgésiques est courante chez les coureurs d’ultra, l’utilisation de médicaments destinés à améliorer les performances reste relativement faible.
La mise en œuvre de méthodes d’échantillonnage d’urine en aveugle peut améliorer de manière significative la précision des évaluations de l’usage de produits dopants dans les sports de compétition, fournissant des informations précieuses pour la médecine sportive et les efforts de lutte contre le dopage.
Les recherches du Dr Robach et de ses collègues soulignent la nécessité de poursuivre le développement de méthodes de test fiables afin de garantir l’intégrité des sports de compétition ainsi que la santé et la sécurité des athlètes.
L’étude complète vous intéresse ? Vous pouvez la trouver ici.
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