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Pas le temps de courir ? Vous pouvez désormais engager un "Jockey" sur Strava

Pas le temps de courir ? Vous pouvez désormais engager un “Jockey” sur Strava

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L’une des plus grandes émotions pour un coureur est de télécharger une course sur Strava et de découvrir qu’il a décroché l’une des couronnes les plus convoitées, les “couronnes de laurier” ou KOM. Que vous ayez intentionnellement ciblé ce segment ou que vous ayez atteint le sommet du classement par accident, ce sentiment est presque comparable à celui de gagner une course ou d’établir un nouveau record.

Tous vos abonnés Strava le voient et vous êtes assuré d’un afflux de Kudos. Mais que se passerait-il si vous pouviez ressentir ces sentiments, ainsi que la gloire et la notoriété qui accompagnent une couronne de laurier, sans avoir à faire le moindre travail ? Voici le “Jockey” Strava.

Pour les coureurs qui ont plus d’argent que de temps, il est possible de payer quelqu’un pour décrocher la couronne Strava à votre place. Tout a commencé lorsque Wahyu Wicaksono, 17 ans, fraîchement diplômé du lycée de Jakarta, en Indonésie, cherchait à gagner rapidement de l’argent alors qu’il attendait de passer un test d’entrée dans la police en septembre.

“« Au fait, j’ouvre un service Strava jockey !!! Mais la personne qui courra est mon frère/membre de la famille qui est un grand coureur. Le prix dépend du rythme, des km, etc. Envoyez-moi un DM (message direct) ». Le message incluait une image, non pas d’un itinéraire Strava, mais d’un itinéraire du jeu vidéo Grand Theft Auto San Andreas. Pourtant, le message a été vu près d’un million de fois et a fait l’objet de 2 500 rediffusions.”

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Wicaksono a commencé à annoncer ses services de jockey Strava sur X, et “c’est en plein essor” : il facture l’équivalent de 0,62 dollar par kilomètre pour un rythme de 4:00/km et l’équivalent de 0,31 dollar pour chaque kilomètre parcouru à un rythme de 8:00/km. Jusqu’à présent, son travail le plus lucratif lui a rapporté 6,19 dollars. Cela peut sembler peu, mais le salaire mensuel minimum en Indonésie est d’environ 100 dollars. Il a donc gagné plus de 5 % d’un mois de salaire en une seule fois.

Les clients paient avant la course, puis Wicaksono court en utilisant son propre compte Strava et donne le fichier au client, ou en utilisant les détails de connexion fournis par le client. Le service de jockey a commencé à prendre de l’ampleur en Indonésie, avec de plus en plus de jeunes qui saisissent l’opportunité de gagner quelques dollars auprès des gens qui ont besoin d’une validation sur Strava. Pour l’instant, le phénomène semble isolé en Indonésie, mais nous pourrions bientôt assister à l’émergence d’un marché noir mondial pour les félicitations et les certificats Strava. Ainsi, si le dicton dit que “si ce n’est pas sur Strava, ce n’est pas arrivé”, il s’avère également que même si c’est sur Strava, ce n’est peut-être pas arrivé. Cette tendance soulève des questions éthiques et remet en question la valeur réelle des accomplissements sportifs numériques. Alors que Strava continue de promouvoir des fonctionnalités premium comme l’offre familiale Strava pour 4 personnes, destinée à encourager une utilisation authentique et collective de la plateforme, certains détournent ces outils à des fins de performance “empruntée”. Le phénomène met en lumière l’influence croissante des réseaux sociaux sportifs sur l’identité et la validation personnelle.

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué
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