Marathon des JO de Paris 2024 : L’Éthiopien Tamirat Tola s’impose avec un temps record

L’une des épreuves phares des Jeux Olympiques de Paris 2024 est le marathon, et cette année, l’événement promettait d’être l’un des plus passionnants de l’histoire olympique. La course, avec un parcours intimidant, un peloton très dense et des conditions météorologiques difficiles, promettait d’être palpitante, avec de nombreux rebondissements à la clé. Le vainqueur du marathon des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’Éthiopien Tamirat Tola, n’était même pas censé courir le marathon olympique il y a encore quelques semaines. Mais lorsque son compatriote Sisay Lemma a dû abandonner à cause d’une blessure aux ischio-jambiers à la fin du mois de juillet, c’est lui qui a été appelé. Il est clair qu’il s’était entraîné et qu’il était prêt, franchissant les côtes à une vitesse folle et établissant un record olympique dans la foulée.

Il a établi un record olympique du marathon en s’imposant en 2:06:26, 21 secondes devant le Belge Bashir Abdi, qui a remporté l’argent (2:06:47), et 34 secondes devant le Kényan Benson Kipruto, peut-être le favori avant la course, qui a obtenu le bronze en 2:07:00.

L’une des principales intrigues du marathon masculin était Eliud Kipchoge, le légendaire marathonien kenyan, qui visait une troisième médaille d’or olympique consécutive. À 39 ans, Kipchoge reste au sommet du sport, détenant quatre des dix temps de marathon les plus rapides de l’histoire, dont son ancien record du monde de 2:01:09 établi à Berlin en 2023. Cependant, avec les récentes baisses de forme, dont une 10e place au marathon de Tokyo en 2024, et un parcours avec de nombreuses côtes, son point faible, la porte était grande ouverte pour un nouveau champion olympique.

Le parcours du marathon olympique de Paris 2024 était vraiment difficile. Contrairement aux marathons olympiques récents, qui présentaient des parcours plats et en boucle, ce marathon représentait un défi de taille avec son terrain varié et ses dénivelés.Le dénivelé de 436 mètres est presque le double de celui des marathons majeurs mondiaux les plus accidentés, comme ceux de Boston et de New York, qui présentent tous deux un dénivelé d’environ 244 mètres.

Le premier défi important se présente juste avant la marque du 16ème kilomètre, où les coureurs rencontreront une montée abrupte avec une pente de 4 % pendant environ 2 km. Cette montée est suivie d’une autre encore plus abrupte au kilomètre 12, avec une pente de 5 % sur 900 mètres. Toutefois, ces côtes ne sont qu’un prélude au principal défi du parcours : une montée brutale juste après le kilomètre 18, où la pente atteint 10,5 % sur 600 mètres. Le parcours comprend également une descente totale de 438 mètres, qui peut s’avérer tout aussi difficile que les montées.

Comment la course s’est déroulée ?

La course a commencé à une allure conservatrice (pour ces coureurs, mais encore trop rapide pour nous, simples mortels), l’ensemble du peloton ayant franchi les premiers 5 km en 15:41.

Bien que l’Italien Eyob Faniel ait pris un peu d’avance, le peloton est resté groupé, et tous les favoris de la course, y compris Kipchoge, ont atteint le début des côtes intimidantes autour du kilomètre 10 comme un seul homme. Alors que la route montait, la course a commencé à exploser. Alors que les vétérans Kipchoge et Kenenisa Bekele de l’Éthiopie ont reculé, Tamirat Tola et Conner Mantz ont commencé à s’élancer en tête. Le duo a distancé le reste du peloton dans les côtes, ce qui a permis de former un groupe restreint d’une quinzaine de coureurs à la marque du 25e kilomètre.

Le groupe de tête était un beau mélange. Il comprenait certains des favoris que l’on s’attendait à voir, comme l’Éthiopien Tola, mais aussi un certain nombre de coureurs que l’on ne s’attendrait pas à voir figurer dans ce groupe, dont le Britannique Emile Cairess. Les Américains Mantz et Clayton Young, tous deux partenaires d’entraînement, étaient également dans ce groupe de tête. On pouvait voir qu’ils profitaient vraiment de l’expérience en se congratulant au passage d’un poste de secours. Le peloton de tête est resté groupé jusqu’à la montée la plus difficile de la journée, où il fallait franchir 600 m avec un pourcentage de plus de 10 %.

C’est à ce moment-là que Tola s’est démarqué et a pris ses distances par rapport au reste du groupe. Derrière lui, le groupe de tête de 15 coureurs s’est véritablement disloqué et les coureurs se sont éparpillés tout au long de l’ascension.

L’Ethiopienne Deresa Gelata, coéquipière de Tola, et le Britannique Emile Cairess ont commencé à réduire l’écart avec Tola dans la descente, tout aussi difficile, qui a suivi la dernière montée.

Tola a franchi les côtes en solitaire, avec un groupe de chasse de sept coureurs derrière, dont son compatriote Gelata, plaçant l’Éthiopie en position de force. A moins de 10 km de l’arrivée et après avoir franchi les côtes, la course de Tola semblait perdue d’avance puisqu’il avait 13 secondes d’avance sur le groupe de chasse. A 35 km, Tola a porté son avance à 20 secondes, mais le groupe de chasse était toujours en vue derrière lui. Le groupe des cinq poursuivants de Tola comprenait le Belge Abdi, l’Éthiopien Gelata, le Japonais Akasaki, le Kényan Kipruto et le Tanzanien Simbu.

L’Éthiopien Tamirat Tola a creusé l’écart dans la montée et n’a jamais regardé en arrière, remportant le marathon olympique de Paris 2024 avec un temps de 2:06:26, établissant un nouveau record olympique. Avec trois coureurs se disputant les deux médailles restantes, c’est le Belge Bashir Abdi qui a remporté l’argent avec un temps de 2:06:47 et le Kényan Benson Kipruto qui a complété le podium avec un temps de 2:07:00.

Autres arrivées à noter

Emile Cairess, de Grande-Bretagne, a rattrapé Akira Akasaki, du Japon, et Deresa Geleta, d’Éthiopie, dans les derniers mètres de la course, pour terminer quatrième en 2:07:29. Geleta a terminé cinquième en 2:07:31, et Akasaki sixième en 2:07:32.

Kipchoge abandonne le marathon olympique

Eliud Kipchoge a commencé la course à l’avant du peloton de tête, l’air calme et confiant. Mais à l’approche des côtes, à partir du 16ème km environ, le double champion olympique a commencé à s’effacer. Il a été filmé à environ 21 km en train de toucher sa hanche. Kipchoge a finalement abandonné la course entre 30 et 35 km, et a rejoint les 10 athlètes qui ont été contraints d’abandonner sur ce parcours difficile. Ce qui place la barre très haute pour les amateurs qui partiront demain dans le cadre du Marathon Pour Tous.

Voici les temps de passage de Kipchoge :

Résultats du marathon olympique 2024 masculin