Trail du Caillou 2024 : Le récit de course

Trail du Caillou 2024 : Le récit de course

11 minutes de lecture

Wow, un récit de course ? Ca date ! Sincèrement, cela m’a fait du bien d’enfiler un dossard pour participer à mon premier trail de l’année sur la plus longue distance de la course (30 km).

Cela fait si longtemps que j’ai oublié comment écrire un récit de course. Mais quand faut y aller…

Le parcours

Le but du Trail du Caillou est de faire explorer la nature et la région frontalière de Sebourg, comprenant la carrière de Bettrechies située entre la forêt domaniale de Mormal et la vallée de l’Hogneau, ainsi que les régions montagneuses belges frontalières formées par les communes des Honnelles et le parc du Caillou qui Bique. Il vise également à faire découvrir les charmants villages de Sebourg, Bellignies, Bettrechies et Gussignies.

Réussir la transition route-trail

Depuis de nombreuses années, j’incarnais l’archétype du routier accompli ! Obsédé par le chronomètre, à la recherche constante de mon Record Personnel (RP), prêt à tout pour la performance, mon quotidien était rythmé par un plan d’entrainement millimétré et des tours interminables de séries de fractionné sur piste !

Cependant, cette routine ne me convenait plus et je ressentais un profond désir de changement, c’est pourquoi le Trail m’a attiré.

En apparence, ça reste la même chose : courir ! Mais en réalité, c’est deux sports distincts ! Bien qu’ils se complètent, ils sont différents !

Tout comme le VTT complète le Trail, je suis convaincu qu’un coureur « route » bénéficiera d’avantages lors de sa transition vers le Trail par rapport à un novice !

Cependant, quelques ajustements sont nécessaires. La gestion de l’allure, la préparation aux montées et descentes sur terrains accidentés et vallonnés, l’absence d’un pacer / meneur d’allure, les risques de blessures différents, la gestion de la nutrition et de l’hydratation…

Avant la course

La semaine précédant la course a été chargée. Jeudi, je n’étais même pas sûr de pouvoir me rendre sur la ligne de départ. La plus grande partie de la semaine a consisté à régler les derniers détails, ainsi qu’à récupérer pendant une bonne partie de la semaine suite à une douleur au pied survenue pendant l’entrainement.

Je suis arrivé sur place (à Sebourg) à 7h30, ce qui était largement suffisant. Je considérais le trail du Caillou comme une course avec un parcours exigeant (nouveau parcours à l’occasion des 10 ans de la course). Mon objectif était de finir en top 10 à une allure de 4:30/km. Viser cette allure sur des sentiers boueux et rocailleux, c’est un véritable challenge, donc c’était un bon objectif. C’était aussi un peu idiot parce que je ne connaissais pas grand-chose du parcours.

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Matériel utilisé :

Début de course

Le premier km a été mon plus rapide, et j’ai couru en 3:40/km. Je me suis dit, whoa whoa whoa, est-ce que j’ai fait quelque chose de super stupide ? Est-ce que je vais le regretter ? Est-ce que j’ai eu toute cette adrénaline refoulée en attendant la prochaine course ? Au bout de quelques minutes, j’ai réalisé que le premier kilomètre n’était qu’un kilomètre rapide et que le parcours boueux allait radicalement changer la donne.

J’ai couru le km suivant en 4:01, et je me sentais mieux. Je me sentais plus à l’aise.

J’avais couru 2 kilomètres sur les sentiers la veille parce que je voulais me rassurer et décider quelles chaussures je voulais.

Les quelques kilomètres suivants ont été marqués par de grandes montées et descentes et de nombreuses portions goudronnées. Avec le parcours technique (boue au sol, branches à éviter et troncs d’arbres à escalader), cela me rappelait davantage un parcours de cross.

Au 4e km, il commençait à faire chaud. J’ai décidé de retrousser les manches de mon T-shirt long pour respirer un peu.

Les kilomètres suivants se sont déroulés sans incident, et je me suis concentré sur l’arrivée à la moitié du parcours.

Le passage de ruisseau au 10ème km qui remet les idées bien en place. Note à moi-même : ne plus mettre des chaussettes waterproof (ça emprisonne l’eau, ça fait « floc floc » et c’est plutôt désagréable).

Passage de ruisseau trail du caillou
Crédit : Trail du Caillou

A ce moment, un autre coureur m’a rejoint. Cela faisait plaisir de voir quelqu’un ! Je courais seul, sans personne autour de moi. Finalement, au 13ème km, j’ai entendu les encouragements de bénévoles. Nous avons grimpé une grande colline rocheuse et abrupte pour atteindre le poste de secours. Il y avait des gels, mais je n’en avais pas besoin et j’ai continué.

Je savais que les kilomètres les plus difficiles du trail du Caillou étaient à venir. Je me suis dit : est-ce que c’est là que je vais commencer à faiblir ? Les kilomètres suivants allaient être rocailleux et escarpés. De plus, j’étais fatigué, et mon corps sur les sentiers quand il est fatigué est prêt à trébucher sur quelque chose. Je me suis concentré sur le fait de courir relâché (en tirant plus sur mes bras).

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L’adrénaline de la mi-parcours m’a fait poussé des ailes. J’ai dépassé un coureur. J’ai commencé à voir des coureurs d’autres vagues qui allaient dans la même direction. C’était agréable de voir d’autres coureurs, car j’aime l’aspect communautaire de la course à pied.

Milieu et fin de course

Le 16e km avec la traversée de la carrière de Bettrechies (avec un panorama exceptionnel) a été un tournant de la course. La glaise rend la progression difficile et mon corps était épuisé. J’ai continué à pousser même si je me rendais compte que je ralentissais (5:53/km).

carrière de Bettrechies
Crédit : Trail du Caillou

carrière de Bettrechies
Crédit : Trail du Caillou

J’étais déçu, mais je savais que j’étais fatigué. Je me suis dit : est-ce que c’est là que je vais complètement m’éteindre ? J’ai réalisé que le coureur qui me devançait ne s’éloignait pas de moi, et que c’était juste un kilomètre difficile. Honnêtement, j’étais content qu’il soit là parce que cela me donnait confiance que « le kilomètre était juste difficile ». Je le savais parce que j’avais couru le km, mais parfois c’est juste rassurant d’avoir quelqu’un à ses côtés pour se remotiver.

Sur les derniers kilomètres, j’ai trouvé le temps très long. J’avais l’impression que c’était interminable. Lorsque j’ai atteint le 26e km, je me suis dit « encore un km ». Je savais qu’il était un peu plus court. Un coureur est passé devant moi en sprintant à 100 mètres de l’arrivée et je savais que je ne le rattraperais pas.

Enfin, j’ai vu la ligne d’arrivée – ma première ligne d’arrivée depuis plus d’un an. La dernière fois que j’avais vu une ligne d’arrivée, j’avais participé à un sprint avec un ami (ce qui m’a valu une douleur au pied pendant 1 semaine). A ce moment, je n’avais aucune idée de ma position dans le classement. J’ai franchi la ligne d’arrivée en 2:05:33 à la 44e place.

Ce que j’ai pensé du Trail du Caillou

J’ai pris beaucoup de plaisir à courir et j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé, à savoir courir à une allure cible de 4:30/km. J’ai eu le sentiment que le trail du Caillou a été une bonne préparation en vue de mes futurs trails. Même si je dois avouer qu’à l’arrivée, la frustration était là. Quand j’ai discuté avec d’autres traileurs, j’ai même appris que nous n’avions pas couru la même distance ! Certains avaient 26 km à la montre, d’autres 29 km… Des écarts de distance qui laissent à croire que nous n’avons pas tous fait le même parcours !

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Contre toute attente, une météo clémente m’a permis de pleinement apprécier le cadre magnifique offert par le Trail du Caillou. Se retrouver au cœur des forêts de Sebourg a été un véritable privilège. L’aventure n’a pas été de tout repos, avec des kilomètres et des kilomètres à traverser la boue, un véritable parcours du combattant où il fallait s’accrocher aux arbres et aux racines pour avancer à quatre pattes ! L’organisation et les bénévoles ont fait en sorte que la course se déroule sans accrocs.

Ce trail marque le coup d’envoi de ma saison de trail 2024 qui sera axée sur le long (Eco-trail de Paris 80 km en mars, Nord Trail Monts de Flandres 115 km en avril et Ultra-trail Saint Jacques 100 miles en juin).

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