
Il s’appelle Jeff Galloway. À 80 ans, cet ancien champion olympique américain court toujours. Et pas n’importe comment : selon sa propre méthode révolutionnaire, la marche-course, qui a transformé la vie de millions de coureurs dans le monde. Son histoire ? C’est celle d’un homme qui a découvert que courir n’était pas une question de vitesse ou de souffrance, mais de sagesse, d’écoute de son corps, et de persistence.
Aujourd’hui, alors que le running moderne souffre d’une épidémie de blessures et de surentraînement, ses enseignements sont plus pertinents que jamais.
Qui est Jeff Galloway ?
Jeff Galloway n’est pas un nom inconnu dans l’univers du marathon et de la course à pied. En 1973, il a participé aux Jeux Olympiques d’été en tant que coureur. Plus tard, dans les années 1970-1980, il a établi plusieurs records mondiaux sur les distances de 5 km et 10 km.
alt="Jeff Galloway à ses débuts en course à pied" class="wp-image-54264">Mais sa vraie contribution au monde du running ? C’est bien plus qu’une paire de baskets rapides. C’est une philosophie de l’entraînement qui a libéré des millions de coureurs de la tyrannie de la vitesse absolue.
En effet, à la fin des années 1970, après une série de blessures graves (genoux, chevilles, hanches), Galloway a eu une épiphanie : courir plus vite ne l’aidait pas. Cela le détruisait. Il fallait trouver une autre voie.
C’est là qu’est née la méthode Galloway, aussi appelée marche-course ou run-walk-run method en anglais.
La révolution de la “marche-course” : courir autrement
L’idée est simple, mais révolutionnaire : alterner des phases de course avec des phases de marche.
Au lieu de courir 10 km d’une traite à un rythme constant, tu vas :
- Courir 9 minutes
- Marcher 1 minute
- Recommencer jusqu’à atteindre ta distance
Ou selon ta condition physique :
- Courir 2 minutes, marcher 1 minute
- Courir 5 minutes, marcher 2 minutes
Cette approche a plusieurs avantages majeurs :
1. Prévention des blessures
Les blessures de running (tendinites, périostites, stress fractures) sont souvent causées par une accumulation de stress sur les articulations. En alternant marche et course, tu donnes à ton corps des micro-récupérations qui réduisent drastiquement le risque de blessure.
alt="Jeff Galloway avec un trophée" class="wp-image-54265">2. Accessibilité pour tous
Le running n’est plus réservé aux athlètes naturellement rapides. Avec la marche-course, même quelqu’un en surpoids, sédentaire ou âgé peut commencer à courir et progresser graduellement.
3. Endurance accrue
Contre-intuitivement, marcher pendant la course améliore l’endurance. Pourquoi ? Parce que tu gères mieux l’énergie, tu arrives moins fatigué à la fin, et tu peux couvrir des distances plus longues sans crashing.
4. Performance améliorée
Des milliers de coureurs ont complété un marathon avec la méthode Galloway sans avoir à faire un entraînement intensif et risqué. Et leur temps ? Souvent meilleur qu’avec une approche classique, grâce à une meilleure gestion de l’énergie.
Comment Jeff Galloway a sauvé sa vie avec le running
À un moment de sa carrière, Galloway était en rébellion contre son propre corps. Les blessures s’accumulaient. Chaque entraînement était une souffrance. Beaucoup de coureurs auraient arrêté. Pas lui.
alt="Jeff Galloway souriant pendant une course" class="wp-image-54266">Au lieu d’accepter la défaite, il a réinventé sa relation au running. Il a compris que :
La vitesse n’était pas l’objectif. La vie était l’objectif.
Courir, c’était un moyen de rester vivant, fort, indépendant. C’était une pratique de santé, pas une compétition perpétuelle. Avec cette nouvelle perspective, la marche-course est née.
Et le résultat ? À 80 ans, Galloway court toujours. Pas des marathons élites (bien qu’il en fasse encore). Mais il court. Régulièrement. Joyeusement. Sans douleur.
C’est ça, le vrai running : pas la quête obsessive de la PB (personal best), mais la capacité à courir longtemps, sainement, et heureux.
Les enseignements de Jeff Galloway pour le running moderne
En 2025, où le running s’est transformé en industrie hyper-compétitive (réseaux sociaux, Strava, obsession des temps), le message de Galloway est profondément subversif :
1. Écoute ton corps, pas ton ego
Si tu as mal, tu dois ralentir ou te reposer. Pas continuer comme si de rien n’était. La plupart des blessures pourraient être évitées avec un peu de bon sens.
alt="Jeff Galloway avec un groupe de coureurs" class="wp-image-54267">2. La marche est respectable
Porter une montre de running et voir “marche” s’afficher n’est pas un échec. C’est de l’intelligence tactique. Courir 10 km en marchant par moments est mieux que de se blesser gravement.
3. La progression c’est patienter
La méthode Galloway prône une augmentation progressive. Tu n’ajoutes pas 5 km d’un coup. Tu passes de 2 min de course à 3 min. Graduellement. Intelligemment. Cette patience c’est ce qui fait les coureurs durables.
4. Le running n’est pas une punition
Beaucoup voient la course à pied comme une punition (pour perdre du poids, pour “brûler les calories”). Non. C’est une célébration du mouvement, une forme de méditation, un moyen de prendre soin de soi.
5. L’âge n’est pas une limite
À 80 ans, Galloway court. À 80 ans, il inspire des millions de gens. Le running n’a pas d’âge limite. C’est une pratique pour la vie entière.
Les chiffres derrière la “marche-course”
La méthode Galloway n’est pas juste une philosophie spirituelle. Elle est appuyée par des résultats concrets :
- Plusieurs millions de coureurs à travers le monde utilisent la méthode
- Plus de 50% des coureurs qui complètent un marathon avec la marche-course ne se blessent pas, contre 30% avec une approche classique
- Les coureurs utilisant cette méthode signalent une satisfaction accrue avec le running
- L’abandon du sport (dropout rate) est bien plus bas avec la marche-course
En d’autres termes : les gens qui l’utilisent sont plus heureux, moins blessés, et continuent plus longtemps.
alt="Jeff Galloway avec uun groupe de coureurs" class="wp-image-54268">La “marche-course” en pratique : comment commencer ?
Si tu veux adopter la méthode Galloway, voici comment faire :
Pour les débutants absolus :
- Jour 1 : Courir 1 minute, marcher 2 minutes. Répéter 10 fois.
- Semaine 2 : Courir 2 minutes, marcher 2 minutes. Répéter 8 fois.
- Semaine 3 : Courir 3 minutes, marcher 1 minute. Répéter 8 fois.
- Progresser graduellement jusqu’à courir 10 minutes sans marche
Pour les coureurs intermédiaires :
- Utiliser la marche-course sur les longues distances (10 km, semi-marathon, marathon)
- Exemple pour un marathon : Courir 5 minutes, marcher 1 minute. Répéter pendant 42 km.
- Cette approche te permet de finir frais et même d’avoir du plaisir
Points clés à retenir :
- Pas de culpabilité sur les pauses
- Écouter son corps plutôt que d’ignorer la douleur
- Progresser lentement mais sûrement
- Célébrer chaque petit progrès
Pourquoi le running a sauvé la vie de Jeff Galloway
Pour Galloway, le running c’était bien plus qu’un sport. C’était :
Une raison de se lever le matin. Une pratique qui l’a gardé fort, indépendant et vivant.
Après avoir dominé les Jeux Olympiques, après s’être blessé, après avoir pensé que sa vie de coureur était finie, il a trouvé une nouvelle raison de courir. Non pas pour gagner des médailles, mais pour vivre pleinement.
Chaque jour, à 80 ans, il sort courir. Pas pour battre un record. Mais parce que courir, c’est vivre. C’est se sentir fort. C’est être libre.
Et ça, c’est plus précieux que n’importe quel temps de marathon.
L’héritage de Jeff Galloway en 2025
Nous vivons dans une époque où le running est souvent présenté comme une compétition, une quête de vitesse, une obsession de chiffres. Les réseaux sociaux montrent des coureurs élites. Les applications de running valorisent le tempo, la cadence, la vitesse moyenne.
Galloway nous rappelle une vérité plus profonde : le running n’est pas une compétition contre soi-même. C’est une communion avec soi-même.
La marche-course n’est pas un pis-aller pour ceux qui ne peuvent pas “vrais” courir. C’est une stratégie intelligente pour ceux qui veulent courir longtemps, sainement, et joyeusement.
À 80 ans, Jeff Galloway court toujours. Et il n’a jamais été aussi inspirant.
Conclusion : le running est un marathon, pas un sprint
La beauté de la méthode Galloway, c’est qu’elle accepte une vérité que beaucoup de coureurs refusent : le running n’est pas une épreuve de force brute. C’est une épreuve d’intelligence.
Ceux qui gagnent, ce ne sont pas forcément ceux qui courent le plus vite. Ce sont ceux qui courent le plus longtemps, les plus intelligemment, et avec le plus de joie.
Jeff Galloway l’a compris il y a 50 ans. À 80 ans, il court toujours pour nous le prouver.
Et si tu commençais ta marche-course demain matin ?
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

