Vincent Bouillard a réussi un exploit : remporter l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) tout en jonglant avec un emploi à temps plein. En plus d’avoir gagné la loterie génétique, la plupart des athlètes professionnels ne travaillent pas 40 heures par semaine et peuvent se concentrer sur différents aspects de la récupération et de la performance, comme le sommeil, la nutrition et la musculation. Cependant, l’approche de Bouillard pour s’entraîner pour l’UTMB montre que même avec un temps limité, le succès en sport élite est toujours possible. Vincent Bouillard, ingénieur produit chez Hoka, a partagé son calendrier d’entraînement avec COROS, offrant des conseils pratiques pour concilier travail et objectifs sportifs.
À quoi ressemblait l’entraînement hebdomadaire de Vincent Bouillard ?
La semaine de Bouillard s’articule autour d’un ensemble d’entraînements de base qu’il répète régulièrement. Ses séances d’entraînement comprennent généralement un ou deux jours d’entraînement par intervalles, avec des efforts d’une durée de 8 à 20 minutes, et un jour d’entraînement croisé, souvent sur le vélo, afin d’ajouter du volume sans user ses jambes. Les séances de renforcement musculaire et d’étirement sont également régulières afin de prévenir les blessures, tandis que les footings en zone 2 l’aident à développer sa base aérobique.
Il n’y a pas de plan d’entrainement strict. Bouillard déplace les séances en fonction de l’évolution de sa semaine : » Le jour où je fais mon intensité ou mon entraînement croisé n’a pas d’importance, car c’est flou dans le tableau d’ensemble, mais je peux m’ajuster au besoin. Je peux modifier ce programme en fonction de mon emploi du temps et de mon état d’esprit.
Concilier travail, course à pied et vie de famille
Vincent Bouillard attribue une grande partie de son succès au soutien qu’il reçoit, en particulier de sa femme, Kamilah.
« Je parle souvent avec Kamilah de notre emploi du temps, qu’il s’agisse du travail ou de l’entraînement. Il est important que nous soyons prévoyants pour pouvoir faire tout ce que nous voulons. Elle me soutient dans mes aspirations et mes objectifs en matière de course à pied. En retour, je veux être tout aussi conscient et réaliste quant au temps que mon entraînement prend sur notre emploi du temps, car nous avons bien d’autres choses à accomplir en dehors du travail ou de la course… c’est un exercice d’équilibre qui va dans les deux sens ». Au travail, il maintient un équilibre sain en étant transparent sur ses objectifs d’entraînement et en donnant la priorité à ses responsabilités professionnelles lorsque c’est nécessaire : « Il m’arrive d’avoir des réunions tôt ou tardives en raison du décalage horaire, mais cela me permet d’avoir d’autres moments dans la journée pour faire ce qui est nécessaire », a-t-il déclaré. « Lorsque j’ai le temps de m’entraîner, je sais exactement ce que je fais parce que je l’ai planifié longtemps à l’avance. Je fais mon travail et c’est fini. Si un imprévu survient, je sais que je peux m’adapter en fonction de mon programme d’entraînement hebdomadaire et reprendre mon plan la semaine suivante.
Mettre la récupération au premier plan
« En adoptant cet état d’esprit d’athlète professionnel et en traitant l’entraînement comme tel, vous êtes beaucoup plus susceptible de fixer des objectifs ambitieux et des plans réfléchis pour les atteindre, quel que soit votre niveau de forme physique et le temps dont vous disposez sur le calendrier. Bien que Bouillard n’ait pas le luxe de ne pas travailler à plein temps comme la plupart des athlètes professionnels, il se concentre toujours sur un certain nombre de paramètres de récupération clés pour optimiser ses performances, ce qui a sans aucun doute contribué à son succès à l’UTMB.
- La récupération : Vincent Bouillard vérifie régulièrement ses niveaux de récupération, mais il s’agit d’une ligne directrice plutôt que d’une règle stricte. « C’est plus un rappel qu’une règle absolue ; je m’en sers comme d’un indicateur pour savoir quand je vais trop loin ».
- Le sommeil : Conscient de l’impact du sommeil sur son entraînement et son travail, M. Bouillard accorde la priorité au repos. « Je n’ai pas toujours été un grand dormeur, mais le suivi de mon sommeil m’aide à m’assurer que je récupère correctement.
- La gestion du stress : Dans les semaines qui précèdent une course, Mme Bouillard s’efforce de réduire le stress autant que possible. « Je surveille mon niveau de stress quotidien pendant la période d’entraînement pour m’assurer que je suis prêt pour la course.
Même si cela n’est pas sans poser de problèmes, M. Bouillard a prouvé qu’il est possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Grâce à une planification méticuleuse et à une communication ouverte, Bouillard est parvenu à concilier travail, vie de famille et sport de haut niveau, remportant ainsi la plus grande course d’ultra-trail au monde. La question qui se pose à présent est la suivante : après une telle victoire, Bouillard pourrait-il devenir professionnel ?
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le DEJEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport) spécialité Athlétisme, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34’16