Test Adidas Adizero Evo SL ATR Une évolution intelligente ou un compromis boiteux
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Adidas vient de lancer une variante inattendue de son best-seller 2024 : l’Adizero Evo SL ATR. Alors que la version originale Evo SL a conquis les runners par sa légèreté et son dynamisme sur route, cette déclinaison ATR (All-Terrain Ready) ambitionne de performer sur tous les terrains et par toutes les météos.

Mais est-ce vraiment une chaussure trail ou simplement une version “hivernalisée” de la Evo SL classique ? Après plusieurs dizaines de kilomètres sur routes mouillées, chemins boueux et sentiers légers, voici notre test complet de cette nouveauté lancée début décembre 2025.

Caractéristiques Techniques de l’Adizero Evo SL ATR

Avant de plonger dans les sensations, posons les bases techniques.

Adizero Evo SL ATR vue de dessus

CaractéristiqueValeur
Poids280 g (homme, taille 42)
Drop6 mm
Hauteur talon39 mm
Hauteur avant-pied33 mm
AmortiLightstrike Pro (pleine longueur)
Semelle extérieureContinental avec crampons 1,5 mm
TigeMesh ripstop déperlant
Prix public150 €
Usage recommandéRoute/Chemin mixte, 4 saisons

La mousse Lightstrike Pro est identique à celle présente sur les modèles de compétition Adidas (Adios Pro, Takumi Sen 10). C’est un choix audacieux pour une chaussure d’entraînement et une première pour une version “tout-terrain”. Cette mousse est réputée pour son retour d’énergie exceptionnel tout en restant légère.

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Design et Conception : Entre Route et Trail

Une Tige Pensée pour l’Hiver

La première chose qui frappe, c’est la tige en mesh ripstop. Ce tissu tissé est plus robuste que celui de la Evo SL classique et offre un traitement déperlant efficace. Lors de nos sorties sous la pluie, l’eau perlait correctement sur le dessus de la chaussure. Attention toutefois : ce n’est pas une membrane Gore-Tex. En cas d’immersion (flaques profondes), l’eau finira par pénétrer.

Adidas a ajouté plusieurs éléments pratiques :

  • Des bandes réfléchissantes pour être visible en hiver (quand il fait nuit à 17h).
  • Une languette protectrice légèrement rembourrée.
  • Un discret pare-boue qui limite les projections sur le dessus du pied.

Adizero Evo SL ATR vue de la semelle extérieure

La Semelle Extérieure : Le Vrai Changement

C’est ici que l’ATR se différencie vraiment. La semelle Continental est équipée de crampons de 1,5 mm. Ce sont des picots courts, mais suffisants pour mordre sur :

  • Bitume mouillé
  • Graviers
  • Chemins forestiers légers
  • Herbe humide

Par contre, ne vous attendez pas à des performances de chaussure de trail technique. Sur de la boue épaisse ou des single tracks très accidentés, l’adhérence reste limitée. L’ATR est clairement un compromis entre route et chemin.


Performance et Sensations : Rapide mais Polyvalente ?

L’Amorti : Moelleux et Dynamique

Le Lightstrike Pro sur toute la longueur est un vrai atout. Contrairement à des mousses EVA classiques, celle-ci est à la fois :

  • Douce à l’impact (confortable sur longue distance).
  • Réactive dès qu’on accélère.

C’est la même sensation que sur la Evo SL classique. On a une vraie dynamique de foulée sans avoir besoin de plaque carbone. Le rocker (léger rebond vers l’avant) bien positionné propulse naturellement la foulée.

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La Stabilité : Attention aux Pieds Fins

Avec ses 39 mm au talon, l’ATR n’est pas une chaussure basse. Sur terrain irrégulier, on sent qu’elle est moins stable qu’une Adizero Boston 12 (plus large et structurée). Le médio-pied est assez étroit et il y a un léger évidement sur le côté médial.

Pour les coureurs à foulée neutre et au pied normal à large, aucun souci. Mais si vous avez le pied fin ou cherchez un maintien très ferme sur trail technique, ce n’est pas le meilleur choix.

Adizero Evo SL ATR vue de côté

Le Dynamisme : Étonnamment Véloce

Malgré ses 280 g (soit environ 40 g de plus que la version route), l’ATR reste rapide. On peut facilement enchaîner des séances de fractionné sur piste ou route avec, tout en gardant suffisamment de confort pour des sorties longues (15-20 km).

C’est clairement une chaussure d’entraînement polyvalente qui excelle de 5’30/km à 3’45/km. En dessous, elle manquera un peu de rigidité par rapport à une chaussure à plaque.


Pour Qui ? Usage Recommandé

L’Adizero Evo SL ATR est idéale pour :

  • Les coureurs urbains qui alternent route et parcs.
  • Ceux qui cherchent une seule paire pour l’automne-hiver.
  • Les runners qui veulent de la vitesse sans sacrifier le confort.
  • Les entraînements variés (footing, tempo, fractionné léger).

Elle est moins adaptée pour :

  • Le trail technique pur (préférez une Speedgoat, Hierro ou Pulsar Trail).
  • Les pieds très fins ou instables (manque de structure latérale).
  • Les longues distances en montagne (pas assez de protection).

Tableau Comparatif : Evo SL ATR vs Concurrents

Pour mieux situer l’ATR dans le paysage des chaussures route/trail léger, voici un comparatif avec trois modèles similaires très populaires.

ModèlePoids (g)Drop (mm)AmortiCramponsPrix (€)Usage Principal
Adidas Evo SL ATR2806Lightstrike Pro1,5 mm150Route/Chemin mixte
Nike Pegasus 41 GTX31510ReactX + Zoom AirStorm-Tread160Route + pluie
Hoka Speedgoat 62785CMEVA5 mm (Vibram)170Trail polyvalent
New Balance Hierro v82856Fresh Foam X4 mm (Vibram)160Trail longue distance
Salomon Pulsar Trail Pro 22506Energy Surge3,5 mm180Trail rapide

Ce qu’on en retient :

  • L’Evo SL ATR est la plus légère après la Pulsar (qui est une vraie chaussure de trail racing).
  • Son prix de 150 € en fait l’option la plus accessible.
  • Ses crampons de 1,5 mm la placent clairement entre route et trail léger (bien en dessous des Speedgoat ou Hierro).
  • Son amorti Lightstrike Pro est unique dans cette comparaison : c’est la seule à utiliser une mousse de “super-chaussure” sur une version tout-terrain abordable.

Verdict du comparatif : Si vous cherchez une vraie chaussure de trail, la Speedgoat 6 ou la Hierro v8 offrent plus de protection et d’adhérence. Si vous voulez une chaussure route qui gère le mauvais temps et les chemins légers, l’Evo SL ATR ou la Pegasus 41 GTX sont plus pertinentes. L’ATR se démarque par son poids contenu et son prix agressif.


Les Points Forts et Points Faibles

✅ Les Plus

  • Légèreté : 280 g, c’est remarquable pour une chaussure tout-terrain.
  • Polyvalence : Confortable sur longue distance, dynamique sur fractionné.
  • Prix attractif : 150 € pour une mousse Lightstrike Pro, c’est un excellent rapport qualité-prix.
  • Tige déperlante efficace sous la pluie fine.
  • Adhérence Continental fiable sur route mouillée et graviers.
  • Éléments réfléchissants pratiques pour courir en hiver.

❌ Les Moins

  • Pas une vraie chaussure de trail : les crampons de 1,5 mm ne suffisent pas sur boue ou terrain très technique.
  • Stabilité moyenne : le médio-pied étroit peut gêner sur terrains irréguliers.
  • Non imperméable : l’eau finit par pénétrer lors d’immersion prolongée.
  • Languette mobile : elle a tendance à glisser sur le côté (défaut déjà présent sur la Evo SL classique).

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Conclusion : Une Évolution Intelligente ou un Compromis Boiteux ?

L’Adidas Adizero Evo SL ATR réussit son pari : offrir une version “4 saisons” de la Evo SL sans trahir son ADN de vitesse. C’est une chaussure d’entraînement rapide qui ne craint plus la pluie ni les chemins légers.

Elle s’adresse avant tout aux coureurs urbains qui veulent une seule paire polyvalente pour l’hiver, capable de gérer les parcs, les routes mouillées et quelques incursions en forêt. Pour ce public, c’est un excellent choix à 150 €.

En revanche, si vous êtes un vrai traileur à la recherche d’adhérence sur terrains techniques, passez votre chemin. La Hoka Speedgoat 6, la New Balance Hierro v8 ou la Salomon Pulsar Trail Pro 2 seront bien plus adaptées.

Notre note globale : 8,5/10
Une chaussure brillante dans son registre (route/chemin mixte), mais qui ne remplacera jamais une vraie paire de trail. Un bel exemple d’innovation accessible chez Adidas.

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

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