Le record du monde du 100 m d’Usain Bolt, établi en 2009 en 9,58 secondes, est resté intouchable pendant 15 ans. Malgré les immenses progrès réalisés dans les domaines de la science du sport, de la technologie et de la performance des athlètes, personne n’est parvenu à défier l’exploit de Bolt. La question demeure : ce record sera-t-il un jour battu ?
La science derrière la vitesse de Bolt
Le record de Bolt n’est pas seulement le résultat d’un entraînement rigoureux ; il est ancré dans sa génétique. Son gabarit de 6’5″ et sa biomécanique unique lui donnent un avantage sur les autres sprinters. Alors que la plupart des sprinters d’élite parcourent le 100 m en 44 pas, Bolt n’en fait que 41. C’est ce qui fait sa plus grande différence.
Des chercheurs comme Peter Weyand et Sam Allen soulignent que les sprinters les plus rapides passent environ 60 % de leur temps dans les airs, sans que leurs pieds ne touchent le sol. La taille et la longueur de la foulée de Bolt lui permettent de conserver cet avantage, ce qui le fait avancer en faisant moins de pas et en maximisant le temps passé dans les airs. Weyand et Allen affirment qu’une telle combinaison de taille, de vitesse et de génétique est rare et ne sera peut-être jamais reproduite.
La génétique et l’entraînement peuvent-ils faire tomber le record du monde du 100 mètres ?
Si la génétique de Bolt joue un rôle important dans sa domination, certains chercheurs pensent qu’il n’est pas impossible qu’un autre athlète batte son record. Une étude de l’université de Bath dirigée par Polly McGuigan et Aki Salo suggère qu’une course de moins de neuf secondes pourrait être réalisée à l’avenir, mais qu’il faudrait pour cela un athlète génétiquement hors norme possédant encore plus de puissance musculaire et de fibres musculaires à contraction plus rapide que les meilleurs sprinters d’aujourd’hui. D’après leurs recherches, les athlètes ayant une plus grande proportion de ces fibres musculaires pourraient générer plus de force en moins de temps, ce qui se traduirait par des vitesses de sprint plus élevées.
Cependant, McGuigan et Salo préviennent qu’un tel athlète pourrait ne pas apparaître avant plusieurs générations. La génétique nécessaire pour dépasser le record de Bolt exigerait une combinaison idéale de force, de vitesse et, bien sûr, une carrure parfaite – des caractéristiques difficiles à trouver, même chez les sprinters élite d’aujourd’hui.
Les concurrents actuels : A quel point sont-ils proches du record du monde ?
Noah Lyles, le dernier champion olympique du 100 m, a enregistré un record personnel de 9,79 secondes à Paris en 2024. Bien qu’impressionnante, cette performance reste inférieure de 0,21 seconde au record de Bolt. Même des athlètes comme Tyson Gay et Yohan Blake, qui ont tous deux enregistré des temps de 9,69 secondes en 2009 et 2012, n’ont pas réussi à battre les 9,58 secondes de Bolt.
Le succès de Lyles illustre la difficulté de pénétrer le territoire de Bolt. Malgré des années de développement dans le domaine des sciences du sport, des méthodes d’entraînement et de la nutrition, les sprinters d’aujourd’hui sont toujours à la recherche d’un record établi il y a 15 ans. La vitesse inégalée de Bolt ce jour-là à Berlin reste une référence, et personne n’a encore démontré la combinaison de vitesse, d’habileté et de génétique pour la surpasser.
L’avenir du sprint
Si battre le record du 100 mètres de Bolt peut sembler impossible à l’heure actuelle, l’évolution de la performance humaine se poursuit. Les progrès des méthodes d’entraînement, de la technologie de récupération, et même la possibilité qu’un autre diamant génétique se présente, nous permettront peut-être un jour d’assister à la chute du record de Bolt. Mais pour l’instant, ses 9,58 secondes restent l’étalon-or du sprint.
En fin de compte, il ne suffira pas d’être un coureur rapide pour battre ce record. Il faudra une combinaison extraordinaire de capacités naturelles, un entraînement supérieur et peut-être un nouveau niveau d’évolution humaine. Jusqu’à ce que ce jour arrive, l’héritage d’Usain Bolt en tant qu’homme le plus rapide de la planète demeure.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le DEJEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport) spécialité Athlétisme, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34’16
