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Marathon de Valence 2021 : récit d’une course totalement folle !

8 minutes de lecture

Dimanche dernier, c’est le ventre rempli de tapas et de paëlla que je prenais le départ de mon premier marathon. Et pour boucler cette distance mythique, mon choix s’est porté sur le marathon de Valence ! Réputé pour être l’un des plus rapides au monde. Récit de mon expérience inoubliable.

Ma préparation pour être au top le jour J

En tant qu’athlète, l’idée de courir un marathon est un rêve de gosse. Quelque chose à faire au moins une fois dans ma vie. Et j’étais conscient que cela allait demander de la discipline et des sacrifices.

Qu’on se le dise, un marathon pour un “coureur du dimanche”, intimide. Et celui qui affronte cette épreuve pour la première fois sans ce sentiment est soit inconscient, soit téméraire.

Du genre persévérant, je me suis entraîné dur, en sachant que la préparation allait demander de l’assiduité et du temps. J’ai appris à mieux me connaître avec la volonté d’arriver sur la ligne de départ en étant certain d’être au pic de ma forme.

Pour y parvenir, je me suis fixé 2 objectifs :

  • Etre finisher : terminer le marathon
  • Faire un chrono en moins de 2h45
graphique statistiques distance préparation marathon
Prépa marathon : Kilométrage plutôt (parfois trop ?) élevé avec un pic en semaine 43 à 127 bornes

Comme c’était la première fois que je réalisais cette distance, je ne voulais pas me fixer un objectif trop optimiste, même si mes chronos test en compétition m’ont rassuré et mis en confiance :

  • Le semi de Marchiennes le 10 octobre (8 semaines avant) à l’allure cible: 3’39 par kilomètre.
  • Les boucles tourquennoises le 17 octobre (7 semaines avant) à une allure plus soutenue : 3’27 par kilomètre.

Au vu de ces chronos de référence, je savais que je pouvais viser un chrono plus ambitieux comme 2h35. Mais parfois, il faut garder les pieds sur terre et jouer la carte de la prudence. Boucler la distance reine en 2h45 était un objectif à la hauteur de mes capacités.

Selfie running pre-marathon Valence
La relative fraîcheur pré-course !

La course : run baby run !

Le but des premiers kilomètres était de partir sur un rythme soutenu mais confortable, mais surtout de voir comment je m’en sortais par rapport à la douleur persistante au mollet depuis 10 jours. En théorie l’idée était de courir sur des rythmes de 3:40 min/km, sauf qu’en pratique je me suis senti pousser des ailes et suis parti trop rapidement, sur des bases.

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À ce moment-là, la météo était parfaite pour courir dans de bonnes conditions : autour de 10º, le soleil au rendez-vous. Seule ombre au tableau : du vent de face avec des rafales pouvant atteindre 30 km/h à plusieurs moments. 

Les postes de ravitaillement, situés tous les 5 kilomètres, étaient assez variés. J’ai pris une bouteille d’eau dans chacun d’eux. J’ai évité les gels, préférant prendre les miens et éviter ainsi d’éventuels problèmes d’estomac.

Les premiers kilomètres se sont déroulés loin du centre-ville, où il y avait moins de public. Malgré cela, les points d’animation étaient réguliers tout au long du parcours, beaucoup de musique (percussions ou électriques). Cela peut parfois déconcentrer surtout quand on aime être dans notre bulle !

Au 10ème kilomètre, je ressens de nouveau cette pointe au mollet. Ce n’était pas une douleur, mais la sensation d’avoir la zone engourdie et légèrement gonflée. Je me suis résolu à l’idée que cette gêne serait présente pour le reste de la course.

Après un deuxième ravito dans le Cabanyal (un quartier maritime de Valence), l’un des pires moments de la course est arrivé. La gêne au niveau du mollet s’est aggravée. En quelques kilomètres, elle est devenue latente et les doutes sont apparus. Il restait plus de la moitié à faire en terme de distance. Surtout en sachant que le départ était soutenu et qu’à partir de maintenant, il fallait rester sur des allures plus prudentes.

Monument Valence passage marathon
Église de Santos Juanes

Il restait encore la moitié de la course, et comme je suis de nature à aller au bout de ce que j’entreprends, j’avais confiance. C’était sans compter cette maudite gêne au mollet qui semblait vouloir continuer à gâcher ma course. Mon moral baissait, et mon rythme par la même occasion. J’ai pris un gel et j’ai commencé à penser à des objectifs plus proches, le prochain étant le kilomètre 25, où le faux plat descendant me laissait un peu de répit.

À partir de là, la meilleure partie de la course commence, alors que j’entre dans le centre de Valence. Je traverse le Puente del Real et entre dans le cœur de Ciutat Vella. Il y a déjà beaucoup de spectateurs qui encouragent, crient, chantent. Les habitants de Valence sont descendus dans la rue et m’encouragent tous comme si nous étions leur famille ou leur ami. Charge à nous, les marathoniens, de ne pas les décevoir.

En arrivant aux Torres de Quart, voilà le kilomètre 30, et je m’amuse à lire les panneaux publics. “Explosifs pour abattre le mur” annonce l’un d’eux. Je souris et continue ma route, en récupérant ma bouteille d’eau au poste de ravitaillement. Ici, je remarque pour la première fois que je commence à dépasser les autres marathoniens. Il semble que ce soit vrai pour le mur des 30, car avant ce n’était pas, ou du moins je ne l’avais pas remarqué.

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De mon côté, je fais le bilan des dégâts et je réalise que la douleur dans mon mollet a complètement disparue. Je ne m’en étais même pas rendu compte. Le corps va bien, le cardio au top et les jambes répondent bien. Ici, je savais déjà que ce marathon était le mien, il restait une heure pour franchir l’impressionnante ligne d’arrivée à la Cité des Sciences et plus rien ne pouvait m’y en empêcher.

Après avoir traversé le Jardín del Turia, je me suis dirigé vers la partie la plus difficile, car le faux plat montant m’attendait de pied ferme. Dans les zones aux pentes les plus raides, j’ajuste mon rythme pour ne pas forcer et je fais quelques kilomètres en 4 min/km.

Fin de course : ça se gagne au mental !

Kilomètre 35. Un nouveau seuil atteint en terme de kilométrage. Mes sorties longues n’avaient jamais atteint ce point auparavant, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai continué à dépasser de nombreux coureurs et j’ai accéléré un peu le rythme, descendant à une allure de 3:56 min/km. Le reste de la course était en descente et je devais en profiter.

C’est incroyable comme au début on parait facile, sans presque rien remarquer et que maintenant le simple fait de passer du kilomètre 38 au 39 paraît une éternité.

Je passe à côté des arènes. Les spectateurs applaudissent, et crient “Vamos le petit N” pour rappeler que la fin est pour bientôt. Ce sont ces moments-là qui font vibrer. Ici, on met le corps de côté, tout passe par la force du mental.

Arrivé au Paseo de la Ciudadela, il n’y a plus qu’une seule ligne droite. Je reçois un nouvel avertissement au mollet de la jambe gauche et je décide de ralentir, en essayant d’être plus prudent à chaque pas. Je garde la cadence mais je raccourcis la foulée. Je passe sous l’arche du kilomètre 40. Plus que 2 kilomètres à parcourir !

Sentiments mitigés. Vous voulez en finir le plus vite possible pour mettre fin à la douleur, tout en gardant en tête que la fin est proche. A contrario, l’image est si belle que vous souhaitez qu’elle dure toujours. Le panneau du kilomètre 42, un virage à gauche et la voilà, la ligne d’arrivée au-dessus de l’eau. Deux cents mètres de tapis bleu qui se terminent par la ligne d’arrivée tant attendue.

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Marathon de Valence : des images plein la tête et des souvenirs inoubliables

Medaille marathon devant cité des arts et des sciences Valence
Statistiques Strava marathon Valence


Mission accomplie! Si vous me demandez maintenant si tant de mois d’entraînement, d’assiduité et et d’engagement ont valu la peine, la réponse est OUI, un oui catégorique. Et pas pour avoir vaincu la course, mais pour l’atmosphère, pour l’émotion des gens qui crient votre nom. Recevoir le soutien de milliers de personnes, tant dans le public que parmi les autres coureurs. Le marathon de Valence a une ambiance unique, et il n’est possible de connaître sa véritable dimension que lorsque l’on y participe. C’est indescriptible, il n’y a pas de mots pour décrire les sensations. Il faut le vivre.

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