Running et santé mentale comment la course à pied combat anxiété et dépression
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La course à pied s’avère être un traitement naturel et efficace contre l’anxiété et la dépression, avec des effets comparables aux antidépressants selon des études récentes. En libérant des endorphines et de la sérotonine, le running améliore l’humeur, réduit le stress et renforce la résilience mentale. De nombreux témoignages confirment que courir régulièrement transforme positivement la santé mentale, même dans les cas de troubles anxieux sévères.

Dans un monde où près d’un quart des adultes souffrent de troubles mentaux, trouver des solutions accessibles et naturelles devient essentiel. La course à pied, cette activité si simple en apparence, cache un potentiel thérapeutique extraordinaire que la science ne cesse de confirmer.

De mon côté, j’ai pu observer des dizaines de transformations de coureurs en dépression, passant de l’abîme de l’anxiété chronique à une stabilité émotionnelle retrouvée.

Sommaire

Les fondements scientifiques du running thérapeutique

La chimie du bonheur en mouvement

Lorsque nous courons, notre corps devient une véritable usine à molécules du bien-être. Les endorphines, souvent qualifiées d’hormones du bonheur, sont libérées après environ 20 minutes d’effort et procurent cette sensation euphorique que les coureurs appellent le “runner’s high”. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

La course à pied stimule également la production de sérotonine, un neurotransmetteur essentiel à la régulation de l’humeur, dont le déficit est directement lié aux états dépressifs. En parallèle, le running réduit la production de cortisol, l’hormone du stress, créant ainsi un double effet bénéfique : augmentation des hormones positives et diminution des hormones négatives.

Un de mes clients, professeur d’université souffrant d’anxiété généralisée, m’expliquait récemment : “Avant de commencer à courir, je prenais des anxiolytiques quotidiennement. Aujourd’hui, après six mois de running régulier, je n’en ai plus besoin que très occasionnellement. C’est comme si mon cerveau avait appris à produire son propre médicament.”

Des études scientifiques convaincantes

Une étude particulièrement révélatrice publiée en 2023 dans le Journal of Affective Disorders a comparé l’efficacité d’un programme de running thérapeutique à celle d’un traitement par antidépresseurs chez 141 patients souffrant de dépression et/ou d’anxiété. Les résultats sont stupéfiants : après 16 semaines, les taux de rémission étaient quasiment identiques entre les deux groupes (43,3% pour le groupe running contre 44,8% pour le groupe antidépressants).

Plus impressionnant encore, le groupe pratiquant la course à pied a constaté des améliorations significatives de sa santé physique (perte de poids, amélioration de la fonction pulmonaire, réduction de la pression artérielle), tandis que le groupe sous antidépressants a observé une légère détérioration de ces mêmes paramètres.

Cette étude confirme ce que j’observe quotidiennement dans ma pratique : le running thérapeutique agit simultanément sur le corps et l’esprit, offrant une approche holistique que les médicaments seuls ne peuvent égaler.

Comment la course à pied transforme notre cerveau ?

La neuroplasticité en action

Au-delà des effets hormonaux immédiats, la pratique régulière de la course à pied entraîne des modifications structurelles dans notre cerveau. Le concept de neuroplasticité – cette capacité du cerveau à se réorganiser en créant de nouvelles connexions neuronales – est au cœur des bénéfices à long terme du running.

Des recherches en neurosciences ont démontré que l’exercice aérobique régulier, comme la course à pied, stimule la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans le cerveau et favorise la création de nouvelles cellules cérébrales. Ces changements améliorent les fonctions cognitives, renforcent la mémoire et augmentent la flexibilité mentale.

Sarah, une avocate de 42 ans que j’accompagne depuis deux ans, m’a confié : “Avant de courir régulièrement, j’avais l’impression que mon cerveau était constamment dans le brouillard. Aujourd’hui, non seulement mon anxiété a diminué, mais ma clarté mentale et ma concentration se sont considérablement améliorées. Je suis plus performante au travail et plus présente dans ma vie personnelle.”

La méditation en mouvement

La course à pied offre également une forme de méditation active particulièrement efficace contre les ruminations mentales caractéristiques de l’anxiété et de la dépression. Le rythme régulier des foulées, la concentration sur la respiration et l’attention portée aux sensations corporelles créent un état de pleine conscience naturel.

Contrairement à la méditation traditionnelle, qui peut s’avérer difficile pour les personnes anxieuses incapables de rester immobiles, le running permet de canaliser l’énergie nerveuse tout en cultivant la présence à l’instant. Cette dimension contemplative de la course est souvent négligée, mais constitue un puissant levier thérapeutique.

Un patient souffrant de trouble obsessionnel compulsif m’expliquait : “Pendant que je cours, mes pensées obsessionnelles s’estompent progressivement. C’est le seul moment où mon esprit trouve vraiment le calme. Cette expérience m’a appris qu’il est possible de vivre sans être constamment assailli par mes pensées négatives.”

Les bénéfices spécifiques contre l’anxiété

Réduire l’hyperactivité du système nerveux

L’anxiété se caractérise par une hyperactivité du système nerveux sympathique – notre système d’alarme interne. La course à pied permet de “décharger” cette énergie nerveuse excessive et d’entraîner le corps à mieux gérer les réactions de stress.

Lorsque nous courons, notre corps simule une réponse de “combat ou fuite”, mais dans un contexte contrôlé et positif. Cette exposition répétée aux sensations physiques de l’anxiété (accélération cardiaque, respiration rapide) dans un cadre sécurisé désensibilise progressivement le système nerveux et réduit la réactivité anxieuse.

J’ai accompagné de nombreuses personnes souffrant d’attaques de panique qui ont découvert que la course à pied leur permettait de se familiariser avec ces sensations corporelles sans qu’elles ne déclenchent de crise d’angoisse. Cette exposition progressive constitue une forme naturelle de thérapie comportementale.

Renforcer la résilience face au stress

La pratique régulière du running augmente notre résilience face au stress quotidien. Une étude de l’Université d’Arizona du Nord a démontré que les personnes qui améliorent leur condition physique par l’exercice régulier présentent une réponse au stress moins prononcée et récupèrent plus rapidement après des événements stressants.

Cette capacité accrue à rebondir face aux difficultés s’explique notamment par l’amélioration de la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), un indicateur de la flexibilité du système nerveux autonome. Plus notre VFC est élevée, plus nous sommes capables de nous adapter efficacement aux situations stressantes.

Une cliente travaillant dans un environnement professionnel particulièrement stressant m’a confié : “Depuis que je cours trois fois par semaine, les situations qui me paraissaient insurmontables semblent beaucoup plus gérables. C’est comme si j’avais développé un bouclier contre le stress.”

Les effets antidépresseurs de la course à pied

Combattre la dépression par l’action

La dépression se caractérise souvent par une perte d’énergie, une diminution de la motivation et un sentiment d’impuissance. La course à pied combat directement ces symptômes en nous mettant en action et en nous permettant d’expérimenter un sentiment d’accomplissement.

Chaque sortie running, aussi modeste soit-elle, représente un objectif atteint et renforce le sentiment d’auto-efficacité – cette croyance en notre capacité à accomplir des tâches et à atteindre des objectifs. Ce mécanisme psychologique est particulièrement important pour contrer le cercle vicieux de la dépression.

Un de mes clients, en rémission d’une dépression majeure, m’a partagé : “Au début, je pouvais à peine courir cinq minutes sans m’arrêter. Aujourd’hui, je prépare mon premier semi-marathon. Cette progression m’a prouvé que je pouvais reprendre le contrôle de ma vie, pas à pas.”

L’effet sur le sommeil et l’énergie

Les troubles du sommeil sont à la fois un symptôme et un facteur aggravant de la dépression et de l’anxiété. La course à pied améliore significativement la qualité du sommeil en régulant notre horloge biologique et en favorisant un sommeil plus profond et réparateur.

Des études ont montré que les coureurs réguliers passent plus de temps en sommeil profond chaque nuit, ce qui améliore la récupération physique et mentale. Cette amélioration du sommeil crée un cercle vertueux : meilleur sommeil, plus d’énergie, humeur améliorée, motivation accrue pour courir, et ainsi de suite.

Marie, une patiente souffrant d’insomnie chronique liée à un trouble anxio-dépressif, m’a rapporté : “Après des années de médicaments pour dormir, j’ai commencé à courir sur vos conseils. En quelques semaines, mon sommeil s’est naturellement régulé. Je m’endors plus facilement et je me réveille reposée, sans cette sensation d’être droguée que me laissaient les somnifères.”

Comment intégrer le running dans une stratégie thérapeutique globale ?

Le running comme complément thérapeutique

Il est important de préciser que la course à pied ne remplace pas nécessairement les traitements conventionnels de l’anxiété et de la dépression, mais constitue un complément thérapeutique puissant. Dans ma pratique, je travaille souvent en collaboration avec des psychiatres et des psychologues pour intégrer le running dans une approche multimodale.

Pour les cas légers à modérés, le running peut parfois suffire à stabiliser l’humeur et réduire l’anxiété. Pour les cas plus sévères, il vient renforcer l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales et, si nécessaire, des traitements médicamenteux.

Le Dr. Michael Otto, chercheur renommé dans le domaine de l’exercice et de la santé mentale, souligne qu’en plus de la thérapie comportementale et des médicaments pour le traitement de l’anxiété, il existe des preuves croissantes de la valeur de l’exercice pour traiter à la fois les troubles anxieux cliniques et les difficultés plus générales liées à l’anxiété.

Dosage et progression adaptés

Pour obtenir des bénéfices thérapeutiques, il n’est pas nécessaire de devenir un marathonien. Les études montrent que 30 minutes d’activité physique modérée à intense, trois fois par semaine, suffisent à observer des effets significatifs sur l’anxiété et la dépression.

La clé réside dans la régularité plutôt que dans l’intensité. Une pratique modérée mais constante est plus bénéfique qu’une pratique intense mais sporadique. Pour les débutants, je recommande toujours de commencer progressivement, en alternant marche et course, et d’augmenter graduellement la durée et l’intensité.

Un programme comme le “Couch to 5K” (du canapé aux 5 km) constitue une excellente introduction pour les personnes n’ayant jamais pratiqué la course à pied. Sa progression douce permet d’éviter le découragement et les blessures, deux écueils qui pourraient compromettre les bénéfices psychologiques.

Témoignages et histoires de transformation

Des parcours inspirants

Au fil des années, j’ai recueilli des dizaines de témoignages de personnes dont la vie a été transformée par la course à pied. Ces histoires illustrent la puissance du running comme outil de guérison mentale.

Philippe, 45 ans, raconte : “Suite à un accident de moto, j’ai été immobilisé pendant plusieurs mois. Sans la possibilité de courir, qui était mon principal mécanisme d’adaptation contre la dépression, j’ai connu un déclin mental important. Heureusement, avec le soutien de ma famille et une rééducation progressive, j’ai pu reprendre la course. Aujourd’hui, courir est plus qu’un simple exercice pour moi – c’est une célébration de ma résilience et un outil essentiel pour gérer ma santé mentale.”

Lucy, 32 ans, partage une expérience similaire : “Après avoir été renversée par une voiture pendant un jogging, j’ai développé un syndrome de stress post-traumatique et une anxiété sévère. Paradoxalement, c’est en recommençant progressivement à courir que j’ai pu surmonter ces troubles. La course à pied, qui avait été associée à mon traumatisme, est devenue mon outil de guérison.”

La dimension communautaire du running

Au-delà des bénéfices individuels, la course à pied offre une dimension sociale particulièrement précieuse pour les personnes souffrant d’anxiété et de dépression. Rejoindre un club de running ou participer à des courses crée un sentiment d’appartenance et brise l’isolement souvent associé aux troubles mentaux.

Les groupes de running thérapeutique que j’anime chaque semaine constituent des espaces sécurisants où les participants peuvent partager leurs expériences sans jugement. Cette dimension communautaire renforce considérablement les effets positifs de la course à pied sur la santé mentale.

Heather, 26 ans, témoigne : “Courir a été la meilleure expérience. Si je suis stressée, cela me libère l’esprit. Et cela me donne quelque chose sur quoi me concentrer plutôt que sur ce qui tourbillonne dans ma tête. Rejoindre un groupe de course m’a également permis de rencontrer d’autres personnes qui comprennent ce que je traverse.”

Conseils pratiques pour débuter le running anti-anxiété

Commencer progressivement

La première règle pour transformer la course à pied en outil thérapeutique est de commencer doucement. Trop souvent, les débutants se découragent en voulant en faire trop, trop vite.

Voici quelques conseils que je donne systématiquement à mes nouveaux clients :

  • Commencez par des séances courtes (10-15 minutes) en alternant marche et course.
  • Augmentez progressivement la durée avant d’augmenter l’intensité.
  • Respectez des jours de récupération entre les séances.
  • Écoutez votre corps et n’hésitez pas à ralentir ou marcher si nécessaire.

L’objectif initial n’est pas la performance mais la régularité et le plaisir. Les bénéfices mentaux apparaissent dès les premières séances, bien avant les progrès physiques visibles.

Techniques de pleine conscience en courant

Pour maximiser les bénéfices anti-anxiété de la course à pied, j’enseigne à mes clients des techniques de pleine conscience spécifiques au running :

  1. Concentration sur la respiration : synchroniser consciemment sa respiration avec ses foulées (par exemple, inspirer sur trois pas, expirer sur trois pas).
  2. Balayage corporel : porter attention aux sensations dans différentes parties du corps pendant la course.
  3. Ancrage dans l’environnement : remarquer activement cinq choses que l’on voit, quatre que l’on entend, trois que l’on ressent, etc.
  4. Mantras positifs : répéter mentalement des phrases encourageantes en rythme avec ses pas.

Ces techniques transforment chaque sortie running en véritable séance de méditation active, amplifiant considérablement les effets anti-anxiété et antidépresseurs.

Surmonter les obstacles à la pratique

Faire face à la résistance initiale

La dépression se caractérise souvent par une inertie et une résistance à l’action qui peuvent rendre particulièrement difficile le fait de commencer à courir. Cette résistance n’est pas un signe de faiblesse mais un symptôme de la dépression elle-même.

Pour surmonter cet obstacle, j’encourage mes clients à utiliser la technique du “seuil minimal” : s’engager simplement à mettre ses chaussures de running et à sortir pendant cinq minutes. Une fois ce premier pas franchi, il est beaucoup plus facile de continuer.

Thomas, un patient souffrant de dépression sévère, m’a confié : “Au début, je me fixais comme seul objectif de mettre mes baskets et de sortir de chez moi. Parfois, je ne faisais que marcher jusqu’au bout de la rue avant de rentrer. Mais progressivement, ces petits pas sont devenus des courses régulières qui ont transformé ma vie.”

Adapter la pratique aux fluctuations de l’humeur

L’anxiété et la dépression fluctuent en intensité. Il est important d’adapter sa pratique du running en fonction de son état mental du moment, plutôt que de s’imposer un programme rigide qui pourrait devenir une source supplémentaire de stress.

Les jours où l’énergie est au plus bas, une marche rapide ou un jogging très lent peuvent remplacer une séance plus intense. L’essentiel est de maintenir une forme de mouvement, même minimale, pour préserver la continuité de la pratique.

Cette flexibilité est particulièrement importante pour éviter que le running ne devienne contre-productif. L’objectif est d’en faire un allié thérapeutique, pas une contrainte supplémentaire.

Conclusion : le running comme pilier d’une santé mentale durable

La course à pied représente bien plus qu’une simple activité physique – c’est un outil thérapeutique puissant contre l’anxiété et la dépression, dont l’efficacité est désormais scientifiquement prouvée. Ses effets multidimensionnels sur notre biochimie cérébrale, notre système nerveux et notre psychologie en font un complément idéal aux approches thérapeutiques conventionnelles.

En tant que professionnel accompagnant des personnes en souffrance psychique depuis plus d’une décennie, j’ai pu constater les transformations profondes que le running peut opérer, même dans les cas qui semblaient résistants aux thérapies traditionnelles.

La beauté de cette approche réside dans son accessibilité : nul besoin d’équipement coûteux, de rendez-vous difficiles à obtenir ou de médicaments aux effets secondaires potentiellement lourds. Une paire de chaussures adaptées et la volonté de faire ce premier pas suffisent pour commencer à ressentir les bienfaits.

Bien sûr, le running n’est pas une panacée et ne remplace pas un suivi médical approprié dans les cas sévères. Mais son intégration dans une approche globale de la santé mentale représente une avancée significative dans notre compréhension du lien indissociable entre corps et esprit.

Comme le disait si justement l’un de mes patients : “Courir n’a pas fait disparaître tous mes problèmes, mais cela m’a donné la force et la clarté mentale nécessaires pour y faire face.” Cette phrase résume parfaitement le potentiel transformateur de la course à pied comme outil thérapeutique contre l’anxiété et la dépression.

FAQ

Combien de temps faut-il courir pour ressentir les effets anti-dépression ?

Les études scientifiques montrent que les effets positifs sur l’humeur commencent à se manifester dès 20 à 30 minutes de course à pied d’intensité modérée. C’est à ce moment que la libération d’endorphines et d’autres neurotransmetteurs du bien-être devient significative. Pour des effets durables sur l’anxiété et la dépression, la régularité est plus importante que la durée : 30 minutes trois fois par semaine sont plus bénéfiques qu’une seule longue séance hebdomadaire. Les changements structurels du cerveau, qui contribuent aux effets antidépresseurs à long terme, commencent à apparaître après environ 8 à 12 semaines de pratique régulière.

Le running peut-il remplacer les médicaments contre l’anxiété et la dépression ?

Pour les cas légers à modérés d’anxiété et de dépression, plusieurs études suggèrent que l’exercice régulier peut être aussi efficace que les médicaments. Une étude publiée dans le Journal of Psychiatric Research a même démontré que les patients souffrant de dépression majeure qui suivaient un programme d’exercice structuré présentaient des taux de rémission comparables à ceux traités par antidépresseurs. Cependant, pour les cas sévères, une approche combinant exercice, psychothérapie et parfois médicaments reste recommandée. La décision d’arrêter ou de réduire un traitement médicamenteux doit toujours être prise en consultation avec un professionnel de santé qualifié.

Comment maintenir la motivation pour courir quand on est déprimé ?

La dépression se caractérise justement par une perte de motivation et d’énergie, ce qui peut rendre particulièrement difficile l’initiation d’une activité physique. Voici quelques stratégies efficaces : commencez très petit (même 5 minutes de marche/course peuvent être un bon début), utilisez la technique des “5 secondes” (comptez jusqu’à 5 puis agissez avant que votre cerveau ne trouve des excuses), rejoignez un groupe de course ou trouvez un partenaire de running pour créer une responsabilité externe, fixez-vous des objectifs très accessibles pour garantir des succès réguliers, et récompensez-vous après chaque sortie. Rappelez-vous que la motivation suit souvent l’action, et non l’inverse : c’est en commençant à courir, même sans motivation initiale, que celle-ci apparaît progressivement.

La course à pied peut-elle aggraver l’anxiété chez certaines personnes ?

Pour une minorité de personnes, particulièrement celles souffrant de trouble panique ou d’hypocondrie, l’augmentation du rythme cardiaque et de la respiration pendant la course peut initialement déclencher ou amplifier l’anxiété en mimant les symptômes physiques d’une attaque de panique. Ce phénomène, appelé “sensibilité à l’anxiété”, peut être surmonté par une approche progressive. Commencez par des exercices de faible intensité et augmentez graduellement. Pratiquez des techniques de respiration consciente pendant l’effort. Considérez l’exercice comme une forme d’exposition thérapeutique contrôlée qui vous aide à vous habituer à ces sensations corporelles sans les associer au danger. Un accompagnement par un professionnel peut être utile dans ces cas spécifiques.

Quels sont les meilleurs moments de la journée pour courir contre l’anxiété ?

Le meilleur moment pour courir dépend en partie de votre chronotype personnel et de vos symptômes spécifiques. Pour les personnes souffrant d’anxiété matinale, une course tôt le matin peut aider à réduire le niveau de stress pour la journée entière en diminuant la production de cortisol. Pour celles qui accumulent du stress au travail, une session en fin de journée permet de “décharger” les tensions accumulées. Pour les personnes souffrant d’insomnie liée à l’anxiété, une course en fin d’après-midi (4-6 heures avant le coucher) peut améliorer la qualité du sommeil sans perturber l’endormissement. L’essentiel est de trouver un moment qui s’intègre naturellement à votre routine quotidienne pour favoriser la régularité.

Comment adapter la course à pied en cas de blessure ou de limitation physique ?

Les blessures ou limitations physiques ne doivent pas nécessairement mettre fin aux bénéfices mentaux de l’exercice. Plusieurs alternatives peuvent maintenir les effets anti-anxiété et antidépresseurs : la marche rapide, qui produit des effets similaires bien que moins intenses ; la natation ou l’aquajogging, qui offrent un exercice cardiovasculaire sans impact ; le vélo stationnaire ou elliptique, qui peuvent reproduire l’effort cardiovasculaire de la course. L’important est de maintenir une activité qui élève suffisamment le rythme cardiaque pour déclencher la libération d’endorphines. Consultez un kinésithérapeute ou un médecin du sport pour adapter votre activité à votre condition spécifique.

Le trail running offre-t-il des bénéfices supplémentaires pour la santé mentale ?

Le trail running (course en nature sur sentiers) combine les bénéfices neurochimiques de la course à pied avec les effets positifs de l’immersion dans la nature, créant une synergie particulièrement puissante contre l’anxiété et la dépression. Des études ont démontré que l’exercice en milieu naturel amplifie les effets positifs sur l’humeur et réduit plus efficacement le cortisol que le même exercice en environnement urbain. La stimulation sensorielle variée des sentiers (terrain irrégulier, paysages changeants, sons et odeurs de la nature) favorise également la pleine conscience et détourne l’attention des ruminations négatives. De plus, l’exposition à la lumière naturelle régule la production de mélatonine et de sérotonine, améliorant ainsi les cycles de sommeil souvent perturbés chez les personnes anxieuses ou dépressives.

Comment la nutrition peut-elle compléter les effets du running sur la santé mentale ?

La nutrition joue un rôle majeur dans l’optimisation des bénéfices du running sur la santé mentale. Certains nutriments soutiennent directement la production des neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’humeur : les oméga-3 (poissons gras, graines de lin) réduisent l’inflammation cérébrale associée à la dépression ; le tryptophane (œufs, dinde, bananes) est précurseur de la sérotonine ; le magnésium (légumes verts, noix) aide à réguler la réponse au stress. Hydratez-vous adéquatement, car même une légère déshydratation peut amplifier l’anxiété et affecter l’humeur. Limitez la caféine et le sucre raffiné qui peuvent exacerber les symptômes anxieux. Un régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, grains entiers et graisses saines, a démontré des effets protecteurs contre la dépression et peut amplifier les bénéfices mentaux du running.

Existe-t-il des applications mobiles spécifiques pour le running thérapeutique ?

Plusieurs applications combinent désormais course à pied et soutien à la santé mentale. “Headspace for Sport” intègre méditation guidée et running pour maximiser la pleine conscience pendant l’effort. “Zombies, Run!” transforme la course en jeu immersif, particulièrement utile pour les personnes manquant de motivation initiale. “Nike Run Club” propose des séances de “running guidé” avec des coaches qui intègrent des éléments de bien-être mental. “Calm” offre des méditations spécifiques pour coureurs. “Strava” permet de rejoindre des communautés de coureurs partageant des défis similaires, créant un sentiment d’appartenance bénéfique. Ces outils technologiques peuvent faciliter l’adhésion à une pratique régulière, particulièrement pour les débutants ou les personnes luttant contre la démotivation liée à la dépression.

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

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