Championnats du monde d'athlétisme Tokyo 2025 les stars, les rivalités et les duels qui vont marquer l'histoire
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Au lever du soleil sur le National Stadium de Tokyo samedi matin, plus de 2 000 des meilleurs athlètes du monde seront prêts à déchaîner neuf jours de spectacle athlétique exceptionnel.

Les Championnats du monde d’athlétisme 2025, qui se déroulent du 13 au 21 septembre, marquent le retour de l’athlétisme dans une ville qui avait accueilli une compétition mondiale sous le silence troublant des JO de Tokyo 2020 retardés par la COVID. Cette fois, les tribunes seront pleines, les conditions météorologiques intenses, et les enjeux n’ont jamais été aussi élevés.

Il ne s’agit pas d’une simple étape du calendrier. Pour de nombreux athlètes, c’est leur plus grande course avant Los Angeles 2028. Pour d’autres, c’est une dernière chance de décrocher un titre mondial. Et pour les fans, c’est l’athlétisme de piste et de route à son meilleur niveau.

Plongeons dans les confrontations et les histoires qui comptent, des 100 mètres prestigieux aux dernières foulées du marathon.

1500 m hommes : la course à ne pas manquer

Si vous ne deviez regarder qu’une seule course à Tokyo, choisissez le 1500 m hommes. Cette épreuve a livré trois années consécutives de finales cinématographiques, chacune couronnant un nouveau champion, et 2025 pourrait être la plus folle de toutes.

Cole Hocker

Cole Hocker (États-Unis), qui a volé l’or à Paris l’année dernière, est de retour et déborde d’une confiance tranquille. Josh Kerr (Grande-Bretagne), le champion du monde en titre, a l’habitude d’atteindre parfaitement son pic de forme et apporte l’un des meilleurs palmarès en championnats de l’ère moderne.

Et que dire de Jakob Ingebrigtsen (Norvège) ? Il n’a pas couru depuis mars et reste un mystère total, mais on ne peut jamais écarter le champion olympique.

Le favori, cependant, est le phénomène néerlandais de 20 ans Niels Laros. Après avoir dominé le peloton lors de ses victoires en Diamond League cet été, bouclant les 100 derniers mètres en 12,5 secondes dans une course en 3’29, Laros a montré qu’il n’était pas seulement en forme, mais redoutable. Pourtant, si l’histoire récente nous apprend quelque chose, c’est que personne ne garde le titre longtemps.

Cette finale sera rapide. Elle sera chaotique. Et elle sera inoubliable.

1500 m femmes : Faith Kipyegon ne perd jamais

Faith Kipyegon ne perd pas. Pas sur 1500 m. Pas récemment. Pas vraiment, en fait.

La superstar kényane a remporté 33 courses consécutives de 1500 m et du mile sur piste et détient le record du monde. Elle n’a pas été battue depuis 2021. Et à moins qu’il ne se passe quelque chose d’inattendu — blessure, maladie, chute — personne ne semble proche de la défier.

Faith Kipyegon

Jessica Hull (Australie), médaillée d’argent olympique et coureuse en 3’50, est clairement la numéro deux mondiale. Mais même elle s’est portée volontaire pour faire le lièvre lors des tentatives de record de Kipyegon. Cela en dit long.

Il y a une petite chance que Kipyegon rencontre enfin son maître. Mais si elle gagne à Tokyo, ce sera son cinquième titre mondial dans l’épreuve. Nous assistons à la plus grande mileuse féminine de tous les temps dans sa prime.

Sprints : Noah Lyles chase un nouveau triplé

Noah Lyles vise à nouveau trois médailles d’or. Il est déjà triple champion du monde du 200 m et champion du monde et olympique en titre du 100 m. Mais les champs de sprint masculins sont profonds cette année — Kenneth Bednarek, Oblique Seville, Kishane Thompson, et le champion du 200 m Letsile Tebogo semblent tous capables de gâcher la fête.

Noah Lyles

Dans les sprints féminins, les projecteurs sont braqués sur Julien Alfred. Elle a marqué l’histoire pour Sainte-Lucie à Paris, et maintenant elle est de retour pour défendre sa couronne du 100 m et peut-être viser le 200 m aussi.

Mais il y a un autre nom à surveiller — Shelly-Ann Fraser-Pryce. La championne du monde à dix reprises pourrait disputer ses derniers championnats mondiaux. À 38 ans, elle est toujours dans la course. Si elle obtient une médaille, elle ajoute à un héritage déjà intouchable.

800 m femmes : Keely Hodgkinson incontournable

Keely Hodgkinson n’a pas perdu un 800 m depuis 2023. Elle est championne olympique. Elle a couru en 1’54″7. Et elle a fait paraître tout cela facile.

Keely Hodgkinson

Mais elle a aussi dû faire face à des problèmes récurrents aux ischio-jambiers et au tendon d’Achille, qui l’ont forcée à retarder sa saison jusqu’à mi-août. Ses principales rivales, Athing Mu et Mary Moraa, ne sont pas en forme optimale ou ne participent pas. Donc c’est toujours le titre de Hodgkinson à perdre.

Sa partenaire d’entraînement Georgia Hunter Bell pourrait être un outsider. Et si Keely est même à 90%, elle pourrait gagner cette course en se promenant.

800 m hommes : Emmanuel Wanyonyi face au come-back de Donavan Brazier

Emmanuel Wanyonyi est l’homme le plus rapide du monde cette année et sans doute le coureur de tête le plus constant dans toute épreuve de demi-fond. Mais le plus grand buzz sur le 800 m ne concerne pas le Kényan.

Il s’agit de Donavan Brazier.

Donavan Brazier

L’Américain n’a pas couru une saison complète depuis des années. Il a subi plusieurs chirurgies du tendon d’Achille. Son entraîneur lui a dit qu’il pourrait ne pas concourir jusqu’en 2026. Mais le voilà, de retour et courant 1’42″1 pour remporter les championnats américains.

Ajoutez Cooper Lutkenhaus, 16 ans, le champion olympique Marco Arop, le Britannique Max Burgin, et l’Algérien Djamel Sedjati, et nous avons une finale cinq étoiles. Les tours seront impitoyables. Les 50 derniers mètres ? Encore plus.

5000 m et 10 000 m femmes : le duel Kipyegon vs Chebet

Les deux meilleures coureuses de fond de la planète, Faith Kipyegon et Beatrice Chebet, vont s’affronter à nouveau en finale du 5000 m. Kipyegon a gagné en 2023. Chebet a répondu à Paris. Cette course va décider de la trilogie.

Beatrice Chebet

Chebet est la détentrice du record du monde et championne olympique du 5000 m et du 10 000 m. Son sprint final est absolument vicieux. Mais si le rythme ralentit, la vitesse de Kipyegon sur 1500 m devient mortelle. Le calendrier pourrait aider Chebet — elle viendra du 10 000 m, tandis que Kipyegon aura couru trois tours du 1500 m.

Attendez-vous à une course rapide — sous 14’30. Si c’est le cas, avantage Chebet.

Au 10 000 m, Chebet est intouchable en ce moment. Elle a pulvérisé Gudaf Tsegay plus tôt cette année et pourrait ajouter un autre or si les conditions ne la contrarient pas. Tsegay, Battocletti, et Letesenbet Gidey la poursuivront, mais c’est sa course à perdre.

Marathon femmes : Tigst Assefa favorite malgré la concurrence

Tigst Assefa (Éthiopie), ancienne détentrice du record du monde et gagnante de Londres 2025, entre avec le meilleur temps de l’année, 2h15’50. Elle cherche la rédemption après avoir été devancée par Sifan Hassan à Paris.

Tigst Assefa (

Sa plus grande menace pourrait être sa coéquipière Sutume Asefa Kebede, qui a remporté les deux derniers marathons de Tokyo et a chronométré 2h15’55 l’année dernière.

Aussi dans la course, Peres Jepchirchir, la championne olympique 2021 et gagneuse en série de majors. Jepchirchir sait comment courir les championnats, même quand le temps devient difficile — ce qui sera le cas. Avec des températures prévues dans les 30°C et 80% d’humidité, cela pourrait devenir une course d’attrition.

Si Assefa peut rester fraîche et debout, c’est le sien.

Marathon hommes : l’Éthiopie favorite sur le papier

L’Éthiopien Tadese Takele entre avec un record personnel de 2h03’23, le plus rapide du plateau. Il est rejoint par Deresa Geleta et Tesfaye Deriba, faisant de l’Éthiopie l’équipe masculine la plus profonde sur le papier.

Le Kenya riposte avec Vincent Kipkemoi Ngetich et Eric Sang, tous deux capables de 2h04 ou mieux. Mais le champion en titre est de retour — Victor Kiplangat (Ouganda), qui avait créé la surprise à Budapest et prospère dans les conditions difficiles.

Attendez-vous à ce que ce soit plus tactique que rapide. Avec un temps brutal et des champs profonds, quelqu’un pourrait venir de loin et voler une médaille dans le dernier kilomètre.

Ce qu’il faut attendre globalement

Ces Mondiaux distribueront 8,5 millions de dollars en prix, avec 70 000 dollars pour chaque or et 100 000 dollars de bonus pour les records du monde. Pour de nombreux athlètes, c’est aussi une chance de construire un élan et une pertinence en vue de Los Angeles 2028.

Et pour les fans, c’est aussi proche des Jeux olympiques que possible.

Libérez votre calendrier. La route vers LA passe par Tokyo, et ce sera un voyage sauvage.

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

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