
La course à pied séduit chaque année des millions de pratiquants en France, attirés par ses bienfaits sur la santé et la liberté qu’elle représente. Pourtant, derrière cette accessibilité apparente, une réalité économique s’impose : le coût des équipements explose, menaçant la démocratisation de ce sport.
Les coureurs, confrontés à une inflation galopante, réagissent et adaptent leurs habitudes pour continuer à courir sans sacrifier leur budget.
Une inflation sans précédent dans l’univers du running
L’explosion des prix dans l’univers de la course à pied frappe de plein fouet les 12,4 millions de coureurs français. En 2025, le prix moyen d’une paire de chaussures de running atteint désormais 146 euros, soit une augmentation de 15 euros par rapport à 2024 et 41 euros de plus qu’en 2022. Cette hausse vertigineuse interroge sur l’accessibilité d’un sport autrefois considéré comme démocratique.
Des budgets qui s’envolent : +118 euros en un an
Les coureurs réguliers consacrent désormais en moyenne 1 120 euros par an à leur passion, une augmentation de 118 euros par rapport à 2024. Cette explosion budgétaire se répartit entre l’équipement (484 euros), les inscriptions aux courses (459 euros) et l’entraînement (178 euros).
Les chaussures demeurent le poste de dépense principal avec 146 euros annuels pour un renouvellement moyen de 3 paires par an. Certains modèles haut de gamme atteignent désormais des sommets : 310 euros pour une Nike Alphafly ou 200 euros pour des Asics Gel-Nimbus 25.
L’inflation des dossards frappe toutes les courses
Les prix des dossards suivent la même trajectoire inflationniste. Le marathon de Paris illustre parfaitement cette tendance avec des tarifs passés de 100-125 euros en 2022 à 140-170 euros en 2025, soit une hausse de 45 euros en trois ans pour le tarif Early Bird.
Même les courses locales n’échappent pas à cette inflation. Le semi-marathon de Lille a vu son prix grimper de 17 euros en 2023 à 22 euros en 2025. Cette augmentation généralisée pousse les coureurs à repenser leurs stratégies de participation.
Les réactions contrastées de la communauté running
Face à cette explosion des coûts, 60% des coureurs déclarent vouloir réduire leurs dépenses running et 76% souhaitent acheter davantage en promotion. Cette pression budgétaire modifie profondément les comportements d’achat.
Gilles Dorval, coach en course à pied, dénonce un “effet de mode lié aux réseaux sociaux”. Il martèle qu’il est possible de trouver de bonnes chaussures pour une centaine d’euros et qu’un simple t-shirt en coton fait largement l’affaire pour les amateurs occasionnels.
Les causes multiples de cette inflation
L’augmentation des prix s’explique par plusieurs facteurs convergents :
Recherche et développement coûteuse
Les technologies embarquées dans les chaussures modernes (plaques carbone, mousses ultra-réactives, textiles techniques) nécessitent des investissements massifs en R&D. Ces coûts se répercutent directement sur le prix final.
Inflation des matières premières
Le contexte géopolitique international entraîne une hausse des matières premières utilisées dans la fabrication des équipements sportifs. Cette inflation mondiale impacte l’ensemble de la chaîne de production.
Effet de notoriété et marketing
Les grandes marques (Nike, Adidas, Asics) profitent de leur notoriété pour justifier des prix élevés. Plus le produit est cher, plus il inspire confiance aux consommateurs, créant un cercle vicieux inflationniste.
L’impact sur l’accessibilité du sport
Cette hausse généralisée questionne l’accessibilité de la course à pied. Alors que ce sport était historiquement démocratique, il risque de devenir “un sport réservé aux riches”. L’équipement de base pour débuter représente désormais un investissement minimum de 100 euros, sans compter les frais d’inscription aux courses.
Des alternatives pour maîtriser les coûts
Malgré cette inflation, des solutions existent pour pratiquer sans se ruiner :
- Traquer les promotions pendant les soldes (-30 à -50%)
- Privilégier les courses locales plutôt que les événements parisiens
- Acheter sur le marché de l’occasion via des plateformes spécialisées
- Éviter le renouvellement systématique de l’équipement technique
Un marché en pleine mutation
Le marché du running français, estimé à 900 millions d’euros, traverse une période de transformation. Malgré l’engouement créé par les JO de Paris 2024, la croissance ralentit avec seulement +1,2% en 2024 contre des hausses bien plus importantes les années précédentes.
Cette modération de la croissance pourrait s’expliquer par la résistance des consommateurs face à l’inflation des prix. Les coureurs deviennent plus sélectifs dans leurs achats et privilégient la durabilité et le rapport qualité-prix.
L’avenir du running français dépendra de la capacité des acteurs du marché à proposer des solutions accessibles sans sacrifier la qualité. Car au-delà des chiffres, c’est la démocratisation d’un sport bénéfique pour la santé publique qui se joue.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16