J'ai honte d'être belge L'abandon de Nafissatou Thiam secoue les Mondiaux d'athlétisme 2025
4 minutes de lecture

L’abandon de Nafissatou Thiam aux Mondiaux d’athlétisme 2025 à Tokyo fait l’effet d’une bombe dans le sport belge. La triple championne olympique d’heptathlon a jeté l’éponge après la cinquième épreuve, dans un contexte de conflit ouvert avec la fédération belge.

Un abandon aux lourdes conséquences

Nafissatou Thiam, habituée aux podiums internationaux depuis 2017, n’avait plus connu d’échec majeur depuis 2015. La star de l’athlétisme belge de 31 ans, qui dominait sa discipline depuis des années, s’est effondrée après un saut en longueur catastrophique à 5,99 m, terminant 8ème au classement général.

Cette première abandonnée de sa carrière marque un tournant dramatique pour celle qui collectionne trois titres olympiques, deux titres mondiaux et six titres européens. Son objectif de battre le record d’Europe de l’heptathlon (7 032 points) s’éloigne définitivement.

“J’ai honte d’être belge” : La colère du coach

Michael van der Plaetsen, l’entraîneur de Thiam, n’a pas mâché ses mots face aux médias belges. “J’ai honte d’être belge“, a-t-il déclaré, pointant du doigt la gestion catastrophique de Belgian Athletics.

Le coach accuse directement la fédération : “La fédération est 100% responsable. Nafi est une athlète qui a besoin d’être dans une bulle. On a essayé de la protéger ces dernières semaines, mais au final, ça a eu un gros impact sur ses performances“.

Un conflit de droits d’image qui a tout fait basculer

Au cœur de la polémique : le refus de Nafissatou Thiam de signer le code de conduite imposé par Belgian Athletics. Ce document l’obligeait à arborer les logos de sponsors concurrents de ses partenaires personnels Nike et AXA, alors que la fédération est sponsorisée par Asics et Allianz.

Le conflit commercial a dégénéré quand Thiam a dénoncé des mesures vexatoires :

  • Exclusion du camp d’entraînement pré-compétition
  • Absence d’accréditation pour son kinésithérapeute personnel
  • Financement personnel de son logement et de ses installations d’entraînement à Tokyo

La mère de Thiam dénonce un “système toxique”

Danielle Denisty, la mère de l’athlète, a publié un message incendiaire sur Facebook, dénonçant chantage et pressions de la part de la fédération. “Si j’ai inscrit un jour ma fille de 7 ans dans un club d’athlé, ce n’est pas pour qu’elle se fasse insulter ni pour qu’elle subisse un quelconque chantage à la signature“.

Elle accuse Belgian Athletics de vouloir “gâcher ses sponsors” et de menacer de “lui enlever son contrat d’élite“.

Belgian Athletics se défend

Jessica Mayon, coprésidente de Belgian Athletics, a fermement démenti les accusations : “Nous avons les preuves écrites que ce qu’a dit Nafi Thiam est totalement faux. Elle n’a pas eu d’interdiction d’accéder au pré-camp. J’en ai assez“.

La dirigeante insiste sur l’égalité de traitement : “Nous, on essaie de traiter nos 47 athlètes de la même façon et c’est un peu compliqué quand on commence à faire des différences entre eux”.

Un séisme pour l’athlétisme belge

Cet abandon retentissant révèle une crise profonde dans l’athlétisme belge. D’autres athlètes comme Paulien Couckuyt (400m) dénoncent également les dysfonctionnements de la fédération et les inégalités de traitement entre athlètes flamands et wallons.

Le coach Van der Plaetsen appelle à une intervention des instances supérieures : “Il faut que Sport Vlaanderen, l’Adeps et les ministères des Sports s’attaquent au fonctionnement de la fédération d’athlétisme”.

L’impact psychologique d’un conflit destructeur

L’état mental de Thiam avant la compétition témoigne de l’ampleur des dégâts : “C’est le brouillard dans ma tête. J’ai sans cesse eu des pensées négatives que j’ai essayé de bloquer. C’est comme s’il y avait un nuage noir qui m’avait suivi pendant toute cette compétition”.

Cette affaire marque un tournant historique pour le sport belge et soulève des questions cruciales sur la gestion des athlètes de haut niveau et les conflits d’intérêts commerciaux dans le sport moderne.

Crédit photo : Erik van Leeuwen (bron: Wikipedia).

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

Marathon de Berlin 2025 Guide complet pour la 51ème édition Previous post Marathon de Berlin 2025 : Guide complet pour la 51ème édition
Quel modèle de chaussures Kilian Jornet utilise-t-il pour son défi States of Elevation aux USA Next post Quel modèle de chaussures Kilian Jornet utilise-t-il pour son défi States of Elevation aux USA ?