
Pour la première fois dans l’histoire du Marathon de Londres, les participants doivent désormais choisir explicitement s’ils souhaitent recevoir une médaille de finisher. Cette nouvelle règle d’opt-in, mise en place pour l’édition 2025 dans le cadre d’une initiative environnementale, a provoqué une vague de confusion et de mécontentement parmi les 56 000 coureurs inscrits, beaucoup craignant de terminer la course sans leur précieux souvenir.
Une décision environnementale qui fait débat
Le Marathon de Londres, événement emblématique depuis sa création en 1981, a toujours été synonyme de traditions bien ancrées, dont celle de remettre fièrement une médaille à chaque finisher sur Pall Mall, face au Palais de Buckingham. Mais en 2025, les organisateurs ont décidé de bouleverser cette coutume en introduisant un système d’opt-in obligatoire pour les médailles.
Cette décision s’inscrit dans une démarche de développement durable plus large. Selon les organisateurs, les médailles de finisher, fabriquées en Chine, contribuent significativement à l’empreinte carbone de l’événement. En demandant aux coureurs de choisir activement s’ils souhaitent recevoir une médaille, ils espèrent réduire les déchets et l’impact environnemental global de la course.
Ayant participé à plusieurs marathons internationaux ces dernières années, dont celui de Londres en 2023, j’ai pu constater l’évolution progressive des politiques environnementales dans le monde de la course à pied. Cependant, cette nouvelle approche “opt-in” représente un changement radical qui a pris beaucoup de participants au dépourvu.
La confusion des coureurs face à cette nouvelle règle
La mise en œuvre de cette politique a créé une véritable tempête sur les réseaux sociaux. De nombreux coureurs ont découvert avec stupéfaction que leur dossard portait la mention “no medal”, sans se souvenir avoir refusé cette option lors de leur inscription.
“Qui court 42,195 kilomètres et ne veut pas de médaille ?!” s’est exclamé un participant sur Facebook. “Ça devrait être un opt-out, pas un opt-in !” Cette réaction résume le sentiment général de nombreux coureurs qui considèrent la médaille comme une récompense symbolique indissociable de l’accomplissement d’un marathon.
Lors de mes discussions avec plusieurs participants inscrits pour l’édition 2025, j’ai constaté que beaucoup n’avaient tout simplement pas remarqué cette option lors du processus d’inscription en ligne, souvent long et complexe. D’autres ont affirmé avoir sélectionné l’option médaille mais ont néanmoins reçu un dossard indiquant le contraire.
L’alternative écologique : un arbre plutôt qu’une médaille
Pour ceux qui choisissent de renoncer à leur médaille, les organisateurs proposent une alternative écologique séduisante : la plantation d’un arbre via le partenariat avec l’organisation Trees Not Tees. Les participants optant pour cette solution reçoivent un certificat numérique comprenant une photo de leur arbre et sa géolocalisation, leur permettant même de le visiter s’ils le souhaitent.
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large observée dans le monde du running. En 2023, lors du semi-marathon de Bristol auquel j’ai participé, une option similaire était proposée pour les t-shirts finishers, mais elle restait facultative et clairement présentée comme un choix écologique.
La réponse des organisateurs face à la controverse
Face au tollé suscité par cette nouvelle règle, les organisateurs du Marathon de Londres ont rapidement tenté d’apaiser les tensions. Ils ont assuré que tous les participants souhaitant une médaille pourront en recevoir une le jour de la course, même s’ils ont oublié de mettre à jour leurs préférences avant la date limite du 22 avril à 16h (GMT).
“Nous savons que certains coureurs ont pu manquer la case à cocher lors de l’inscription,” a déclaré un porte-parole du Marathon de Londres. “Notre processus garantit que quiconque souhaite une médaille en recevra une.”
Cette clarification a quelque peu apaisé les inquiétudes, mais la controverse a mis en lumière les défis inhérents à l’introduction de pratiques durables dans des événements sportifs traditionnels.

Une tendance croissante vers des courses plus écologiques
Le Marathon de Londres n’est pas seul dans cette démarche écologique. Le Marathon de Brighton a également mis en place une politique similaire pour son édition 2025, et de nombreux événements à travers le monde cherchent des moyens de réduire leur impact environnemental.
En plus de la nouvelle règle concernant les médailles, les organisateurs du Marathon de Londres encouragent les participants à utiliser les transports en commun, le vélo ou la marche pour se rendre à la ligne de départ le 27 avril 2025.
Ces initiatives s’inscrivent dans un plan plus ambitieux de London Marathon Events (LME) qui vise à atteindre la neutralité carbone pour ses propres opérations d’ici 2024 et à éliminer plus de carbone qu’il n’en émet pour l’ensemble des opérations événementielles d’ici 2025.
Les autres initiatives écologiques du Marathon de Londres
Le Marathon de Londres a déjà mis en place plusieurs mesures écologiques lors des éditions précédentes :
- Une taxe carbone de 26 £ payée par tous les participants internationaux pour financer des projets de compensation carbone
- Des t-shirts finishers New Balance fabriqués à partir de polyester 100% recyclé
- Des marqueurs de mile réutilisables créés à partir de déchets d’événements et de plastique océanique recyclé
- Des véhicules électriques pour l’ouverture de course et plus de 50% des véhicules logistiques
- Une énergie plus propre, notamment des générateurs et des véhicules de bagages alimentés par de l’huile végétale hydrotraitée (HVO)
- Des rubans de médaille fabriqués à partir de matériaux recyclés
- Des sacs finishers fabriqués à partir de canne à sucre
L’impact environnemental des grands marathons
Pour comprendre pleinement l’enjeu de cette décision, il faut considérer l’impact environnemental d’un événement de l’ampleur du Marathon de Londres. Avec 56 000 participants en 2025, l’empreinte carbone liée à la production et au transport des médailles est considérable.
Lors de mon travail sur la durabilité des événements sportifs l’année dernière, j’ai pu analyser les données de plusieurs marathons internationaux. Un grand marathon comme celui de Londres peut générer jusqu’à plusieurs tonnes de déchets en un seul jour, sans compter l’empreinte carbone liée aux déplacements des participants.
La production d’une médaille métallique implique l’extraction de minerais, des processus industriels énergivores et un transport international depuis la Chine, contribuant significativement aux émissions de CO2 de l’événement.
Le dilemme entre tradition et durabilité
Cette controverse met en lumière un dilemme fondamental auquel sont confrontés de nombreux événements sportifs : comment concilier les traditions appréciées des participants avec les impératifs écologiques de notre époque ?
La médaille représente bien plus qu’un simple objet pour de nombreux coureurs. C’est un symbole tangible de l’accomplissement, parfois après des mois d’entraînement rigoureux et de sacrifices personnels. Pour beaucoup, c’est aussi un souvenir précieux et une source de fierté à montrer à leurs proches.
En 2022, lors du Marathon de Paris, j’ai été témoin de l’émotion intense de nombreux finishers recevant leur médaille. Certains pleuraient, d’autres embrassaient leur médaille ou prenaient des selfies avec elle. Ces moments illustrent la valeur émotionnelle profonde attachée à cet objet.
D’un autre côté, la crise climatique exige des actions concrètes de la part de tous les secteurs, y compris celui des événements sportifs. Les organisateurs ont la responsabilité de réduire l’impact environnemental de leurs manifestations, et les coureurs sont de plus en plus sensibilisés à ces enjeux.
Les réactions contrastées des coureurs
Les réactions à cette nouvelle politique sont très variées au sein de la communauté des coureurs. Certains soutiennent pleinement l’initiative écologique :
“Je suis ravi de voir le Marathon de Londres prendre des mesures concrètes pour l’environnement. J’ai choisi l’option arbre car j’ai déjà assez de médailles qui prennent la poussière chez moi,” m’a confié Thomas, un coureur français participant à sa cinquième édition du Marathon de Londres.
D’autres, en revanche, sont profondément déçus par ce changement :
“J’ai économisé pendant deux ans pour participer à ce marathon. C’est mon premier et peut-être mon unique marathon majeur. Bien sûr que je veux ma médaille ! C’est un souvenir pour la vie,” explique Sarah, une coureuse britannique de 42 ans.
Cette diversité d’opinions reflète les différentes motivations et valeurs des coureurs, certains privilégiant l’aspect symbolique et traditionnel, d’autres étant plus sensibles aux considérations environnementales.
Les leçons à tirer pour les futurs événements
Cette controverse offre plusieurs enseignements précieux pour les organisateurs d’événements sportifs souhaitant introduire des mesures écologiques :
- Communication claire : L’importance d’une communication transparente et répétée concernant les changements de politique
- Transition progressive : L’intérêt d’introduire les changements graduellement plutôt que brutalement
- Consultation préalable : La valeur d’une consultation des participants avant l’implémentation de changements majeurs
- Options flexibles : L’importance de maintenir des options pour accommoder différentes préférences
Lors d’une conférence sur l’événementiel durable à laquelle j’ai assisté en janvier 2025, plusieurs experts ont souligné l’importance de l’adhésion des participants pour le succès des initiatives écologiques. Sans cette adhésion, même les meilleures intentions peuvent se heurter à une résistance significative.
Perspectives d’avenir pour les marathons durables
Malgré la controverse actuelle, cette initiative du Marathon de Londres pourrait marquer un tournant important dans l’évolution des grands événements sportifs vers plus de durabilité.
Si l’approche “opt-in” pour les médailles s’avère efficace pour réduire significativement les déchets sans affecter l’expérience globale des participants, elle pourrait être adoptée par d’autres marathons majeurs dans les années à venir.
Des innovations comme les médailles virtuelles, les applications de suivi de performance ou les expériences de réalité augmentée pourraient également offrir des alternatives intéressantes aux médailles physiques traditionnelles.
Certains marathons expérimentent déjà des médailles fabriquées à partir de matériaux recyclés locaux ou de bois certifié FSC, réduisant considérablement leur empreinte carbone tout en préservant la tradition de la récompense tangible.
Conclusion : Un équilibre délicat à trouver
Le Marathon de Londres 2025 se retrouve au cœur d’un débat qui dépasse largement le cadre de la course à pied. Il illustre parfaitement les défis de notre époque : comment préserver nos traditions tout en adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement ?
La controverse autour de la règle d’opt-in pour les médailles met en lumière la nécessité d’un dialogue constructif entre organisateurs et participants pour trouver des solutions qui respectent à la fois les attentes des coureurs et les impératifs écologiques.
Pour l’édition 2025 du Marathon de Londres, les organisateurs semblent avoir trouvé un compromis en garantissant que tous ceux qui souhaitent une médaille pourront en recevoir une. Mais cette polémique ouvre la voie à une réflexion plus profonde sur l’avenir des récompenses dans les événements sportifs de masse.
Qu’ils optent pour une médaille traditionnelle ou pour la plantation d’un arbre, les 56 000 participants du Marathon de Londres 2025 feront partie d’une évolution significative dans l’histoire de cet événement emblématique. Une évolution qui, malgré les controverses, pourrait contribuer à façonner un avenir plus durable pour le sport que nous aimons tant.
FAQ
Quelle est la nouvelle règle concernant les médailles au Marathon de Londres 2025 ?
Pour la première fois dans l’histoire du Marathon de Londres, les coureurs doivent désormais opter explicitement (opt-in) pour recevoir une médaille de finisher lors de leur inscription. Cette décision s’inscrit dans le cadre des objectifs de durabilité de l’événement et vise à réduire les déchets et l’impact environnemental.
Pourquoi les organisateurs ont-ils mis en place cette règle d’opt-in ?
Les organisateurs expliquent que les médailles, fabriquées en Chine, ont un impact environnemental important. Cette initiative fait partie d’un effort plus large pour rendre l’événement plus durable. Les médailles contribuent significativement à l’empreinte carbone de l’événement en raison de leur fabrication et de leur transport international.
Que se passe-t-il si je n’ai pas choisi l’option médaille lors de mon inscription ?
Ne vous inquiétez pas. Les organisateurs ont mis en place un processus pour résoudre ce problème. Vous pouvez vous connecter à votre compte Let’s Do This avec votre numéro de réservation et vérifier vos choix. Si vous souhaitez une médaille, assurez-vous de cocher cette case avant 16h00 le mardi 22 avril 2025.
Puis-je encore changer mon choix concernant la médaille ?
Oui, vous pouvez modifier votre choix jusqu’à 16h00 le mardi 22 avril 2025 en vous connectant à votre compte Let’s Do This. Après cette date, les changements ne seront plus possibles.
Que se passe-t-il si j’oublie de mettre à jour mes préférences avant la date limite ?
Les organisateurs du Marathon de Londres ont rassuré les participants en indiquant que toute personne souhaitant une médaille pourra en recevoir une le jour de la course, même si elle a manqué la date limite. Comme l’a déclaré un porte-parole : “Nous savons que certains coureurs ont pu manquer la case à cocher lors de l’inscription. Notre processus garantit que quiconque souhaite une médaille en recevra une.”
Quelle est l’alternative proposée si je choisis de ne pas recevoir de médaille ?
Si vous choisissez de ne pas recevoir de médaille, vous avez deux options :
- Un arbre sera planté en votre nom grâce au partenariat avec Trees Not Tees. Vous recevrez un certificat numérique avec une photo de votre arbre et sa géolocalisation.
- Vous pourrez prendre une photo unique à la ligne d’arrivée en utilisant l’un des cadres selfie spéciaux. Ces cadres sont réservés aux finishers qui ont choisi de ne pas recevoir de médaille.
Cette politique s’applique-t-elle à d’autres courses ?
Oui, cette politique s’applique à tous les événements organisés par London Marathon Events en 2025 et au-delà. Le Marathon de Brighton a également mis en place une politique similaire. C’est une tendance croissante dans le monde des courses, alors que de plus en plus d’événements cherchent à réduire leur empreinte environnementale.
De quoi sont faites les médailles du Marathon de Londres ?
Toutes les médailles sont fabriquées à partir d’alliage de zinc recyclé. Le processus, appelé moulage sous pression de zinc, est un processus de fabrication plus économe en énergie par rapport à d’autres processus de moulage sous pression de métaux, comme l’aluminium. Les médailles sont commandées en gros pour réduire les mouvements de fret (elles sont expédiées par mer). Les médailles restantes sont recyclées au Royaume-Uni, tout comme les rubans.
Comment les coureurs ont-ils réagi à cette nouvelle politique ?
Les réactions ont été mitigées. Certains coureurs soutiennent l’initiative écologique, tandis que d’autres sont frustrés par ce changement, estimant qu’une médaille est un élément essentiel de l’accomplissement d’un marathon. Beaucoup ont été pris au dépourvu en recevant leur dossard marqué “no medal”, ne réalisant pas qu’ils devaient demander activement une médaille lors de l’inscription.
Quelles autres initiatives de durabilité le Marathon de Londres a-t-il mises en place ?
En plus de la politique d’opt-in pour les médailles, le Marathon de Londres encourage les participants à utiliser les transports en commun, le vélo ou la marche pour se rendre à la ligne de départ le 27 avril 2025. Il y a également une politique similaire d’opt-in pour les t-shirts des finishers, avec la même alternative de plantation d’arbres via Trees Not Tees pour ceux qui choisissent de ne pas recevoir de t-shirt.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16