Si vous avez déjà couru un marathon, participé à une sortie longue le dimanche ou à tout autre exploit d’ultra-endurance, il y a de fortes chances que vous ayez compté sur les gels énergétiques pour continuer à avancer. Ils sont portables, pratiques et bourrés de glucides – du moins, c’est ce qu’affirment toutes les étiquettes.
Mais jusqu’à quel point pouvez-vous vous fier à ces étiquettes ?
Une nouvelle étude pourrait vous faire réfléchir à deux fois. Des chercheurs ont récemment analysé 8 marques populaires de gels énergétiques – des noms que vous reconnaîtrez si vous avez déjà parcouru le rayon nutrition d’un magasin de course à pied – pour voir si la teneur en énergie et en nutriments était à la hauteur des promesses faites sur l’emballage.
Ils voulaient voir si la teneur en énergie et en nutriments était à la hauteur des promesses faites sur l’emballage. Alerte au scandale : une marque n’a pas fait le poids.
Les bons, les mauvais et les gels énergétiques
Il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure, car la plupart des gels énergétiques testés ont donné des résultats satisfaisants. Des marques comme Gu Energy, Honey Stinger, Maurten et Science in Sport se sont montrées plutôt correctes dans leurs déclarations.
Cependant, lorsqu’il s’est agi de l’Awesome Sauce de Spring Energy (oui, c’est son vrai nom), les choses sont devenues un peu… moins géniales.
Les résultats du laboratoire ont montré qu’elle contenait 71 % d’énergie et 72 % d’hydrates de carbone en moins que ce qui était annoncé. Pour les athlètes qui dépendent de ces chiffres pendant une course, c’est une recette pour faire une grosse bourde.
Pour aller plus loin, les chercheurs ont testé plusieurs lots de produits Spring Energy. La tendance s’est maintenue : moins de glucides, de calories et même de sodium que prévu, un électrolyte essentiel pour les athlètes d’endurance. Si vous faites le plein pour un marathon ou un ultramarathon avec ces gels, vous risquez d’absorber bien moins que ce dont vous avez besoin pour rester énergique et hydraté.
Comment vos gels énergétiques préférés se comparent-ils ?
Sept des huit gels testés se sont révélés très précis quant à leur teneur en énergie et en hydrates de carbone. Gu Energy, Honey Stinger, Maurten, Hüma, Näak, Precision Fuel et Science in Sport (SiS) se situent tous à moins de 20 % des valeurs indiquées sur l’étiquette, ce qui correspond au seuil autorisé par les réglementations internationales.
Voici une brève analyse de leurs performances :
- Gu Energy : Toujours précis, il indique la teneur en glucides et en calories.
- Honey Stinger : Légèrement en dessous des chiffres indiqués, mais toujours dans des limites acceptables.
- Maurten : La cohérence a été parfaite, les mesures correspondant presque exactement à l’étiquette.
- Hüma et Näak : Ces gels ont présenté de légères différences, mais rien qui puisse avoir un impact considérable sur les performances : Ces gels ont montré de petites différences, mais rien qui puisse avoir un impact radical sur les performances.
- Precision Fuel et SiS : Ils ont fourni des résultats fiables, ce qui en fait des choix solides pour les stratégies de ravitaillement en carburant.
Si vous avez passé un peu de temps dans le monde de l’endurance, les noms Spring Energy et Awesome Sauce vous sont peut-être familiers. En effet, au début de l’année, Spring Energy s’est retrouvée sur la sellette après que l’on a découvert que ses produits contenaient beaucoup moins de glucides et d’énergie que ce qu’indiquaient leurs étiquettes.
Spring Energy, une marque de nutrition sportive basée à San Fransisco, a été dénoncée en juin par Jason Koop, entraîneur d’ultra et podcasteur respecté, pour avoir créé ce qu’il a qualifié de produit “frauduleux”, après des mois de spéculation au sein de la communauté ultra.
Cela faisait suite à des mois de spéculation au sein de la communauté de l’ultra, selon laquelle quelque chose n’allait pas avec la populaire ligne de gels “Awesomesauce” de l’entreprise. Koop a révélé dans une série de Reels Instagram qu’il avait commencé à se méfier des affirmations de Spring Energy selon lesquelles ses gels contenaient une quantité importante de calories et de glucides, après avoir remarqué qu’un groupe de coureurs avait publié sur Reddit leurs préoccupations concernant le produit. Koop a donc décidé d’acheter un lot de gels Awesomesauce et de les envoyer à un laboratoire tiers pour qu’ils soient testés. Les résultats ont été accablants.
Vous pouvez visionner ci-dessous l’intégralité du monologue de M. Koop sur ses conclusions :
Spring Energy affirme que chaque gel énergétique Awesomesauce contient 180 calories et 45 g de glucides. Il s’agit d’un emballage attrayant pour les ultrarunners qui cherchent à éviter un déficit calorique, ce qui, comme le souligne Koop, peut faire la différence entre le succès et l’échec d’une course au fil du temps.
Pour les coureurs amateurs, cela peut faire la différence entre le succès et l’échec après des mois de dur labeur.
Pour les athlètes élite, cela peut avoir d’énormes conséquences négatives sur leur carrière s’ils s’effondrent inexplicablement au milieu d’une course. Et pour tous les athlètes, note Koop, un plan de nutrition mal informé sur les pistes pourrait conduire à une grave crise de santé pour certains d’entre eux.
Et à 4,80 dollars l’unité, on peut espérer en avoir pour son argent avec un gel Awesomesauce.
Lorsque Koop a reçu le résultat de l’analyse du laboratoire, celui-ci a montré que chaque portion de 54 g ne contenait que 75 calories et 18 g de glucides, soit moins de la moitié de ce qui est indiqué sur l’emballage.
Pourquoi tout cela est important ?
Il ne s’agit pas seulement d’un jeu de chiffres ; les écarts peuvent avoir des conséquences réelles. Imaginez que vous suiviez un plan d’entrainement prévoyant deux gels par heure, soit 90 grammes de glucides et 360 calories.
Avec le gel Spring Energy, vous n’obtiendriez en réalité que 30 grammes de glucides et 144 calories. Il s’agit d’une carence importante, suffisante pour entraîner une fatigue précoce, voire une hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang).
Pour les athlètes qui s’attaquent à des sorties longues ou chaudes, le manque de sodium peut également poser problème. Le sodium joue un rôle clé dans l’hydratation et la prévention d’affections telles que l’hyponatrémie, une chute du taux de sodium dans le sang qui peut s’avérer mortelle.
Et pour les diabétiques qui dépendent de quantités précises de glucides pour gérer leur glycémie, les étiquettes inexactes ne sont pas seulement gênantes, elles sont dangereuses. Spring Energy a depuis reformulé ses produits, en réglant les problèmes liés à son processus de production. Mais l’étude est un signal d’alarme pour tous les athlètes : toutes les étiquettes ne disent pas tout.
Elle nous rappelle qu’il faut se tenir informé et, dans la mesure du possible, tester l’efficacité des produits pendant l’entraînement, et pas seulement le jour de la course.
Si vous utilisez régulièrement des gels, il peut être utile de prêter une attention particulière à ce que vous ressentez pendant les séances d’entraînement.
Vous sentez-vous au pied du mur plus tôt que prévu ? Vous avez plus faim que d’habitude ? C’est peut-être le signe que votre alimentation ne correspond pas à vos besoins. En cas de doute, consultez un nutritionniste ou essayez un autre produit pour trouver ce qui convient le mieux à votre corps.
Pour approfondir le sujet des gels énergétiques et découvrir une sélection complète adaptée à différents sports d’endurance, je vous invite à consulter notre article détaillé sur les 10 meilleurs gels énergétiques. Vous y trouverez une analyse approfondie de chaque produit, leurs avantages et inconvénients spécifiques, ainsi que des recommandations pour le trail, le cyclisme et le triathlon.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16