
Courtney Dauwalter, légende de l’ultratrail, a marqué les esprits dimanche 5 octobre 2025 en réalisant son premier marathon sur route depuis 13 ans.
La reine de l’ultra-distance américaine a terminé septième femme au Twin Cities Marathon dans le Minnesota, signant un chrono de 2h49’54 dans des conditions météorologiques particulièrement difficiles.
Un retour aux sources symbolique
Ce retour sur l’asphalte revêt une dimension particulière pour l’athlète de 40 ans. Native de Hopkins dans le Minnesota, Dauwalter courait littéralement “à domicile” sur ce parcours qu’elle connaît bien. Le Twin Cities Marathon était justement son tout premier marathon en 2009, bouclé en 3h18’14 à l’âge de 24 ans, alors qu’elle était encore enseignante à Denver.
En 2012, elle était revenue sur cette même épreuve pour une course familiale aux côtés de ses deux frères, terminant en 3h52’48. Cette fois, l’enjeu était différent : il s’agissait de son premier marathon professionnel sur route après plus d’une décennie consacrée exclusivement à l’ultratrail.
Des conditions météorologiques extrêmes
Les organisateurs ont qualifié cette édition 2025 comme l’une des plus chaudes de l’histoire du Twin Cities Marathon. Avec des températures grimpant jusqu’à 25°C et des vents soutenus dépassant les 30 km/h, les conditions étaient loin d’être optimales pour la performance.
Malgré ces difficultés, Dauwalter a fait preuve de sa gestion d’effort légendaire, passant à mi-parcours en 1h24’08 avant de maintenir un rythme régulier jusqu’à l’arrivée. Cette septième place lui a permis de remporter 1 000 dollars de prize money.
Analyse des temps de passage
Voici les splits officiels de Courtney Dauwalter sur le Twin Cities Marathon :
- 5K : 20’08
- 10K : 40’24
- 15K : 1h00’35
- 20K : 1h20’05
- Semi-marathon : 1h24’08
- 25K : 1h39’41
- 30K : 1h59’46
- 35K : 2h20’11
- 40K : 2h40’57
- Arrivée : 2h49’54
Ces temps de passage révèlent une régularité remarquable pour une spécialiste des courses de 100 miles habituée aux terrains montagneux plutôt qu’au rythme soutenu sur route.
De l’ultra-légende à la route
Pour la plupart des coureurs, un marathon sub-2h50 représenterait l’accomplissement d’une carrière. Pour Courtney Dauwalter, cela constitue plutôt une exploration de ses limites sur un terrain différent.
Au cours de la dernière décennie, elle s’est imposée comme la référence mondiale de l’ultratrail féminin. Son palmarès exceptionnel inclut notamment :
- Victoires sur la sainte trinité de l’ultra américain (Western States, Hardrock, UTMB) en une seule saison
- Multiples records de parcours sur des épreuves mythiques
- Victoires absolues face aux hommes sur des ultras comme le Moab 240
Une approche non-conventionnelle
L’approche de Dauwalter reste fidèle à sa philosophie : pas d’entraîneur, pas d’obsession pour les chronos, et une alimentation en course à base de bonbons, nachos et parfois même de bière. Sa motivation principale reste la curiosité et l’envie de repousser les limites du possible.
Comparaison avec d’autres stars de l’endurance
Comment se situe le 2h49’54 de Dauwalter par rapport à d’autres athlètes d’endurance ayant tenté le marathon ?
Athlète | Temps de début marathon | Spécialité d’origine |
---|---|---|
Jim Walmsley | 2h15’05 (2020) | Ultra-trail + background piste |
Rachel Drake | 2h40’17 (2019) | Trail running |
Jenny Simpson | 2h31’39 (Boston) | Mile – piste |
Courtney Dauwalter | 2h49’54 (2025) | Ultra-trail montagne |
Cette performance prend tout son relief quand on considère que Dauwalter vient exclusivement du monde de l’ultratrail montagnard, sans background de course sur route structurée.
L’impact de cette performance
Cette incursion sur route ne marque pas un changement d’orientation pour Dauwalter, mais plutôt l’expression de sa curiosité perpétuelle. À 40 ans, alors qu’elle pourrait se contenter de son statut de légende de l’ultra, elle continue d’explorer de nouveaux défis.
Son résultat au Twin Cities Marathon démontre que l’endurance, le mental et la passion pour l’effort peuvent se transposer d’un terrain à l’autre. Plus encore, cela prouve qu’une athlète ayant passé des années à dompter les parcours montagneux peut retrouver plaisir et performance sur l’asphalte urbain.
Conclusion
Le retour de Courtney Dauwalter sur le marathon route constitue bien plus qu’une simple performance chronométrique. C’est le témoignage d’une championne qui refuse de se limiter et continue de repousser ses propres frontières. Son 2h49’54 dans des conditions difficiles rappelle que le talent transcende les spécialités et que la curiosité reste le moteur de l’excellence sportive.
Cette performance ouvre peut-être la voie à de nouvelles explorations pour la reine de l’ultra américain, tout en inspirant une génération de coureurs à ne jamais cesser d’explorer leurs limites.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16