
Fauja Singh, le coureur britannique sikh mondialement connu comme le plus vieux marathonien du monde, est décédé à l’âge supposé de 114 ans.
Il a été percuté par une voiture le 14 juillet, alors qu’il effectuait sa promenade quotidienne dans son village natal de Beas Pind, dans la région du Pendjab en Inde. Il est ensuite décédé à l’hôpital local des suites de ses blessures, a confirmé son entraîneur de longue date, Harmander Singh.
Sa disparition met un terme à l’une des carrières sportives les plus remarquables du monde, commencée dans l’anonymat, ayant accédé à une reconnaissance internationale, et ce malgré les doutes constants concernant son âge exact.
Une vie extraordinaire commencée dans l’ombre
Né, selon certaines sources, le 1er avril 1911, à une époque où les actes de naissance n’étaient pas systématiquement délivrés en Inde britannique rurale, Fauja Singh n’a jamais pu faire officiellement valider par le Guinness World Records ses exploits liés à l’âge. Pourtant, l’absence de documents officiels n’a jamais entamé la légende de cet homme devenu un symbole universel d’espoir pour les personnes âgées actives.
Pendant la majeure partie de sa vie, Singh était agriculteur. Il a appris à marcher tardivement, vers l’âge de 5 ans, et n’a jamais été scolarisé. Son parcours vers le marathon débute après une série de tragédies familiales dans les années 1990, notamment la perte de sa femme et de deux de ses six enfants.
Cherchant un nouveau départ, il s’installe à East London en 1992, chez son fils. C’est là, dans sa quatre-vingtaine passée, qu’il commence à courir régulièrement.
Son premier marathon : une révélation tardive
Son premier marathon est celui de Londres en 2000, qu’il boucle en 6 heures 54 minutes, un exploit exceptionnel pour un homme approchant théoriquement les 90 ans.
Durant la décennie suivante, il enchaîne les courses à New York, Toronto et Londres, adoré du public pour son turban orange distinctif et sa barbe blanche abondante.
À Toronto en 2003, à 92 ans, il établit son record personnel : 5 h 40 min 04, soit une allure inférieure à 13 minutes par mile, un record mondial officieux pour la catégorie des plus de 90 ans.
Mais c’est en octobre 2011 que se produit son moment le plus iconique.

Une légende dans les livres… et les cœurs
En quatre jours à Toronto, Singh participe à un meeting sur piste où il inscrit huit records du monde officieux pour les plus de 95 ans, des 100 mètres au 5000 mètres.
« Il courait vraiment, les deux pieds décollés du sol, » a déclaré Doug Smith de Ontario Masters Athletics, parlant d’un des « actes les plus incroyables » qu’il ait jamais observé.
Trois jours plus tard, il termine le marathon de Toronto Waterfront en 8 h 25 min 17 s, devenant la première personne centenaire réputée à boucler un marathon complet. Bien que la ligne d’arrivée ait été franchie avec un léger soutien, les officiels ont confirmé qu’il avait parcouru l’intégralité du parcours.
Même après sa retraite des marathons en 2013, Fauja Singh a continué à s’engager pour les causes solidaires : il participait à des courses caritatives, marchait jusqu’à 16 km par jour, et utilisait sa visibilité via le club Sikhs in the City pour lever des fonds.
En 2012, il porte la torche lors des Jeux olympiques de Londres, et devient en 2020 le héros d’un livre jeunesse : Fauja Singh Keeps Going, premier ouvrage illustré majeur centré sur une histoire sikh.
Discipline, foi et positivité comme moteur
Fauja Singh attribuait son incroyable longévité et endurance à plusieurs piliers : une alimentation végétarienne, l’abstinence d’alcool et de tabac, une foi sikh profonde, et surtout une routine disciplinée.
« Les 20 premiers kilomètres ne sont pas les plus durs », disait-il. « Pour les 10 derniers, je cours en parlant à Dieu. »
Toujours humble, il ne s’est jamais offensé des doutes sur son âge réel.
« J’ai tout fait ouvertement, rien en cachette », affirmait-il en 2016. « Si ça fait plaisir à certains de douter, ça en aura rendu d’autres bien plus heureux d’y croire. »
Pour ses admirateurs, Fauja Singh incarne bien plus que la longévité. Il est devenu un symbole de résilience, de foi et de force de l’immigration.
Un héritage qui perdure
Sikhs in the City lui rendra hommage en dédiant tous ses événements jusqu’en mars 2026, y compris le Fauja Singh Birthday Challenge, à sa mémoire. L’organisation souhaite également construire un clubhouse nommé en son honneur, le long du parcours d’entraînement d’East London qu’il chérissait.
« Une fois que j’ai commencé à surmonter les tragédies de ma vie, j’ai commencé à recevoir de la reconnaissance », expliquait-il. « Cela m’a rendu plus discipliné. Je pouvais oublier mes soucis, rester heureux et éviter la négativité. »
Fauja Singh n’a peut-être jamais eu d’acte de naissance, mais il laisse derrière lui un message intemporel : il n’y a pas d’âge pour accomplir l’impossible, pour inspirer les autres, et pour démontrer que vieillir ne signifie pas abandonner.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16