
À 77 ans, Jeannie Rice vient d’accomplir un exploit historique dans le monde du marathon. Cette Américaine exceptionnelle a remporté le Marathon de Sydney 2025 dans la catégorie 75-79 ans avec un temps remarquable de 3h37’48, devenant ainsi la première coureuse de l’histoire à remporter sa catégorie d’âge sur l’ensemble des sept Abbott World Marathon Majors.
Un exploit sans précédent dans l’histoire du marathon
Cette victoire au Sydney Marathon marque l’aboutissement d’une quête extraordinaire. Rice devient la première athlète, tous âges et genres confondus, à remporter sa catégorie d’âge sur les sept courses les plus prestigieuses au monde : Boston, New York, Chicago, Londres, Berlin, Tokyo et désormais Sydney. Plus impressionnant encore, elle a réalisé cet exploit dans deux tranches d’âge différentes : d’abord dans la catégorie 70-74 ans, puis maintenant chez les 75-79 ans.
Le Marathon de Sydney, souvent considéré comme le plus difficile des sept Majors en raison de son parcours vallonné et des conditions climatiques plus chaudes, représentait le défi ultime. Le temps de 3h37’48 réalisé par Rice équivaut pratiquement à son record du monde de la catégorie 75-79 ans établi à 3h33’27 lors du Marathon de Londres 2024.
Une saison 2025 marquée par la résilience
Cette performance est d’autant plus remarquable que 2025 n’était pas censée être une grande année pour Rice. Un accident d’entraînement fin 2024 l’avait contrainte à manquer le Marathon de Berlin, chose rarissime pour cette athlète qui n’a pratiquement jamais été blessée durant ses plus de 40 années de carrière.
Sa capacité de récupération s’est révélée exceptionnelle : après avoir couru 3h38’57 au Marathon de Tokyo en mars, elle a participé au Marathon de Boston malgré une blessure aux ischio-jambiers, terminant en 4h27’17 tout en remportant encore sa catégorie. Elle a fêté ses 77 ans juste avant Boston et a repris l’entraînement normal quelques semaines plus tard.
Une constance défiant les lois du vieillissement
La régularité de performance de Rice défie toutes les connaissances sur le vieillissement sportif. Alors que la plupart des coureurs perdent plusieurs minutes par an avec l’âge, les chronos de Rice sont restés remarquablement stables sur les 25 dernières années. Elle a couru plus de 130 marathons et maintient le même niveau de performance année après année.
Cette constance s’explique par des données physiologiques exceptionnelles. Une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology révèle que Rice possède la VO2max la plus élevée jamais enregistrée chez une femme de plus de 75 ans : 47,8 ml/min/kg. Cette valeur la place dans le 90e percentile des femmes âgées de 20 à 29 ans, avec une condition aérobie comparable à celle d’une coureuse universitaire.
Des performances qui transcendent le genre
L’exploit de Rice ne se limite pas à dominer sa catégorie féminine. Comme elle l’a fait dans six des sept Majors, elle a également terminé devant le premier homme de sa tranche d’âge au Marathon de Sydney. Cette capacité à surpasser les performances masculines de sa génération souligne le caractère exceptionnel de ses aptitudes physiques.
L’impact scientifique et médiatique
Les performances de Rice ont attiré l’attention de la communauté scientifique internationale. Après son record du monde à Londres, les chercheurs ont découvert qu’elle présentait également une fréquence cardiaque maximale de 180 battements par minute, bien supérieure aux normes attendues pour son âge.
Cette reconnaissance scientifique s’est traduite par une couverture médiatique importante. Washington Post, Runner’s World et Times of London ont tous cherché à percer le mystère de ses performances exceptionnelles, posant la même question fondamentale : comment est-ce possible ?
Une philosophie simple mais efficace
Malgré toute l’attention scientifique portée à son cas, Rice maintient une approche remarquablement simple de son sport. Sa philosophie tient en quelques mots : elle court, tout simplement. Elle suit un programme d’entraînement régulier, parcourant environ 80 kilomètres par semaine selon un planning de six jours d’entraînement.
Sa routine inclut des séances de musculation légère trois fois par semaine et une journée de repos. Cette discipline rigoureuse, maintenue depuis des décennies, constitue selon elle 50% de sa réussite. “Si je ne m’entraînais pas, je ne serais pas où je suis”, explique-t-elle simplement.
Des objectifs toujours renouvelés
À 77 ans, Rice ne montre aucun signe de ralentissement. Son prochain grand objectif ? Courir un bon marathon à 80 ans. Cette ambition témoigne d’une motivation intacte et d’une confiance en sa capacité à maintenir son niveau exceptionnel.
Elle continue de s’entraîner avec des coureurs dans la quarantaine et la cinquantaine, oubliant parfois son âge tant elle peut suivre leur rythme. “Physiquement, je peux tenir le rythme”, confie-t-elle, illustrant comment le sport lui permet de transcender les barrières générationnelles.
L’inspiration pour les coureurs masters
Le parcours de Rice offre un modèle inspirant pour tous les coureurs seniors. Elle démontre que la régularité d’entraînement et la passion pour la discipline peuvent permettre de maintenir, voire d’améliorer, ses performances bien au-delà des attentes conventionnelles liées à l’âge.
Ses records mondiaux s’étendent sur toutes les distances, du 1500 mètres au marathon, dans sa catégorie d’âge. Cette polyvalence exceptionnelle confirme que son talent ne se limite pas à une distance spécifique mais relève d’une aptitude aérobie globale remarquable.
Un héritage sportif unique
Avec ses sept victoires dans les Abbott World Marathon Majors, Jeannie Rice entre dans l’histoire du sport comme une pionnière du marathon féminin senior. Son parcours redéfinit les limites du possible pour les athlètes masters et prouve que l’excellence sportive n’a pas de date d’expiration.
À une époque où l’espérance de vie augmente et où de plus en plus de personnes pratiquent le sport à un âge avancé, l’exemple de Rice devient un phare d’inspiration. Elle montre qu’avec de la détermination, de la constance et l’amour de son sport, il est possible de repousser les frontières de la performance humaine, quel que soit son âge.
Son message reste universel : l’âge n’est qu’un chiffre, et la véritable jeunesse réside dans la capacité à se fixer des objectifs et à tout mettre en œuvre pour les atteindre.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

