Je cours 5 fois par semaine et une chose m’agace profondément chez les autres coureurs
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Retraité et coureur régulier, Jérôme Duchamps sort presque quotidiennement sur les chemins de sa commune en Morbihan. Cinq, six fois par semaine, il enfile ses baskets pour explorer les sentiers aménagés près d’Annecy.

Un rituel qui lui permet de maintenir son bien-être physique et mental. Mais il y a quelque chose que cet amateur de footing ne supporte plus : le manque de politesse de certains coureurs lors des croisements sur les chemins.

Une habitude de courtoisie non partagée

Chaque matin, Jérôme prend soin de saluer les personnes qu’il croise. Cyclistes, promeneurs, autres joggeurs… il considère que c’est une simple question de civisme. Or, ses efforts restent trop souvent ignorés. « Une fois sur trois, mon bonjour reste sans réponse », témoigne-t-il avec une pointe d’amertume. C’est particulièrement vexant quand on doit puiser dans ses réserves pulmonaires pour bien articuler son salut en plein effort.

L’étiquette en course à pied : une valeur oubliée ?

En réalité, l’étiquette entre coureurs fait partie des traditions du running depuis ses débuts. Un signe de tête, un sourire, même un simple clin d’œil : ces petits gestes créent une solidarité entre runners. Comme les motards ou les randonneurs, les coureurs forment une communauté d’âme, unie par une passion communeSaluer un inconnu sur la route, c’est reconnaître qu’on partage la même aventure, la même quête de bien-être.

Cependant, cette tradition semble s’effriter. Beaucoup de coureurs plus jeunes — trentenaires, quarantenaires — ignorent ces codes. Plongés dans leur musique, concentrés sur leur allure ou simplement perdus dans leurs pensées, ils ne rendent pas les saluts. Selon Jérôme, environ 30 à 40% des coureurs qu’il croise ne répondent pas à son bonjour.

Pourquoi ce manque de politesse ?

Plusieurs explications peuvent justifier ce phénomène. D’abord, l’utilisation des casques et écouteurs s’est généralisée chez les coureurs modernes. Avec la musique à fond, il devient difficile (voire impossible) d’entendre un salut. Ensuite, il y a la question de la concentration. Beaucoup de runners sont en plein effort : respiration difficile, phase d’accélération… ce n’est pas forcément le moment où l’on se sent enclin à socialiser.

Il existe aussi un aspect générationnel. Les clubs de running traditionnels avaient des codes stricts, une solidarité de groupe. Aujourd’hui, avec la démocratisation du footing et l’absence de structure collective, chacun court à sa manière. Les applications de running peuvent créer une illusion de communauté virtuelle, éloignant les coureurs les uns des autres sur le terrain.

La course à pied : au-delà de la performance

C’est pourtant oublier que la course à pied n’est pas qu’une affaire de chronomètre et de kilomètres parcourus. Elle est aussi – et surtout – une opportunité de tisser du lien social. Pour un retraité qui court seul, ces échanges furtifs avec d’autres coureurs représentent de précieux moments de connexion humaine.

Jérôme lance donc un appel à tous les coureurs des sentiers d’Annecy et au-delà : « S’il vous plaît, renvoyez-moi un simple sourire. Ce petit effort de sympathie me donnera du carburant pour vivre au mieux parmi vous tous. »

Le sourire entre coureurs : une question de respect

Un sourire, un geste de la main ou même un simple hochement de tête ne coûte rien. C’est l’occasion pour chaque coureur de revendiquer l’héritage d’une communauté basée sur le respect et l’encouragement. Dans un monde souvent égoïste, la route offre à chacun la chance de se montrer bienveillant envers un inconnu.

Que tu sois un coureur aguerri, un simple joggeur de fin de semaine ou un retraité qui profite de sa liberté pour explorer les sentiers, tu as le pouvoir de changer la dynamique. Un bonjour, c’est reconnaître que l’autre existe. C’est dire : « Toi aussi, tu aimes courir. On partage quelque chose. » C’est l’essence même du running, au-delà des appareils de mesure et des classements virtuels.

Alors, la prochaine fois que tu croises un coureur sur ta route, prends une seconde – une toute petite seconde – pour lui sourire. Jérôme attend ce geste. Et probablement des dizaines d’autres coureurs aussi.

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

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