
La pratique de l’athlétisme lorsqu’on souffre d’une maladie peut sembler contre-intuitive. Pourtant, les études scientifiques récentes démontrent que l’activité physique adaptée constitue un élément majeur du traitement des maladies chroniques et du processus de guérison.
Voici pourquoi intégrer l’exercice dans votre parcours médical pourrait transformer votre santé.
Les bienfaits scientifiquement prouvés de l’athlétisme pour les patients malades
L’exercice physique représente bien plus qu’une simple activité de loisir. Selon les recherches menées par l’INSERM et validées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pratique sportive régulière s’avère être un traitement thérapeutique efficace aux côtés des médicaments conventionnels.
Réduction des maladies chroniques majeure
Les personnes qui pratiquent l’athlétisme bénéficient d’une réduction significative du risque de développer ou d’aggraver les principales maladies :
- Maladies cardiovasculaires (crise cardiaque, accident vasculaire cérébral)
- Diabète de type 2
- Cancers (cancer du sein, cancer du côlon)
- Surpoids et obésité
- Hypertension artérielle
- Ostéoporose
L’activité physique régulière peut réduire le risque de décès prématuré de jusqu’à 30%, un impact comparable à celui des traitements pharmacologiques majeurs.
L’athlétisme comme traitement des troubles mentaux
Une dimension souvent méconnue de la pratique sportive réside dans ses effets remarquables sur la santé mentale. Une étude comparant l’efficacité d’une thérapie par la course avec un antidépresseur a montré des résultats stupéfiants.
Résultats de l’étude comparative sur la dépression et l’anxiété
L’étude de 2023 a suivi 141 personnes souffrant de dépression et/ou d’anxiété. Le groupe qui a suivi une thérapie par la course (45 minutes, 2 à 3 fois par semaine pendant 16 semaines) a obtenu des résultats comparables à ceux qui ont reçu des médicaments antidépresseurs. Fait remarquable, la thérapie par l’athlétisme a surpassé les antidépresseurs en termes de bénéfices physiques.
Le running agit sur votre cerveau en stimulant la libération de :
- Endorphines (molécules du bien-être)
- Sérotonine (régulation de l’humeur)
- Dopamine (motivation et plaisir)
- Norepinephrine (focus et attention)
Seulement 10 minutes de course à intensité modérée suffisent pour réguler le stress et améliorer votre équilibre émotionnel.
L’activité physique ralentit le déclin fonctionnel chez les malades chroniques
Lorsqu’une maladie progresse, les patients entrent souvent dans un cycle de déconditionnement physique et psychosocial dangereux. Rester actif brise ce cycle.
Les chiffres du déconditionnement évité
L’INSERM rapporte que sans activité physique adaptée, les complications des maladies chroniques s’aggravent progressivement. Cependant, les programmes d’exercice thérapeutique ont démontré :
- Amélioration de la capacité fonctionnelle dans 86% des cas testés
- Réduction de la dépendance et préservation de l’autonomie
- Diminution de la douleur et de la fatigue
- Prévention de nouvelles complications (réduction de 38% pour le cancer du sein et du côlon)
Comment l’athlétisme adapté renforce le système immunitaire ?
Contrairement à une croyance répandue, l’exercice modéré fortifie votre système immunitaire. Une recherche a montré que la course à intensité modérée pendant moins de 60 minutes produit une réaction anti-inflammatoire et augmente le nombre et l’activité des cellules immunitaires.
Important : Respecter l’intensité appropriée
Il existe une nuance cruciale : les exercices d’ultra-haute intensité (marathons, ultramarathons) peuvent temporairement affaiblir le système immunitaire, laissant les athlètes vulnérables aux infections respiratoires pendant quelques heures après la compétition. Pour les patients malades, une activité modérée (50-70% de la fréquence cardiaque maximale) est recommandée.
Prévention des rechutes et récidives
L’athlétisme régulier améliore les taux de rémission et prévient les récidives de maladies. Pour les patients atteints de cancer, par exemple, la pratique sportive réduit le risque de rechute de 38% pour certains types.
La thérapie par l’exercice : un paradigme médical en transformation
L’INSERM affirme qu’un changement de paradigme s’opère dans le traitement des maladies chroniques. Pendant des décennies, le repos était préconisé. Aujourd’hui, les preuves scientifiques montrent que le repos prolongé aggrave l’état des patients malades, tandis que l’activité physique adaptée fait partie intégrante du traitement médical.
Recommandations de fréquence
Les experts de l’INSERM recommandent un minimum de trois sessions par semaine d’activité physique adaptée pour les patients atteints de maladies chroniques.
Comment commencer ? L‘athlétisme adapté pour les malades
Important : toute pratique doit être supervisée par des professionnels de la santé et adaptée à votre condition médicale spécifique.
Étapes pour débuter l’activité physique en maladie chronique :
- Obtenir l’approbation médicale de votre médecin ou cardiologue
- Débuter progressivement avec des exercices à faible intensité
- Augmenter graduellement la durée et l’intensité
- Suivre un professionnel (coach sportif adapté, kinésithérapeute)
- Combiner avec une éducation thérapeutique pour optimiser les résultats
L’activité physique adaptée peut inclure :
- Course légère ou marche rapide (15-45 minutes)
- Entraînement en résistance modéré (2-3 sessions hebdomadaires)
- Sports collectifs à intensité réduite
- Exercices aquatiques (efficaces et moins traumatisants)
Sécurité et suivi : minimiser les risques
Des méta-analyses examinant 85 études sur 22 maladies chroniques différentes ont conclu qu’il n’y avait pas de différences significatives en termes d’effets secondaires graves entre les groupes ayant pratiqué l’exercice thérapeutique et les groupes contrôle. En résumé : l’exercice adapté est sûr.
Conclusion : Pourquoi vous devriez pratiquer l’athlétisme malgré la maladie
La pratique de l’athlétisme lorsqu’on est malade n’est pas une aberration médicale, c’est une évidence scientifique. Les bénéfices surpassent largement les risques quand l’activité est convenablement adaptée à votre condition.
L’athlétisme adapté :
- Prévient les complications et les rechutes
- Améliore la capacité fonctionnelle et l’autonomie
- Combat la dépression et l’anxiété aussi efficacement que les médicaments
- Renforce le système immunitaire (à intensité modérée)
- Augmente l’espérance de vie jusqu’à 30%
- Réduit les coûts de santé à long terme
- Améliore la qualité de vie et le bien-être global
Plutôt que de voir votre maladie comme une raison d’arrêter l’athlétisme, envisagez-la comme une motivation pour l’adapter et en récolter les bénéfices thérapeutiques.
Études et sources scientifiques
HS (National Health Service) – Benefits of Exercise
https://www.nhs.uk/live-well/exercise/exercise-health-benefits/
INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) – Physical Activity, Prevention and Treatment of Chronic Diseases: A Collective Expert Review
https://presse.inserm.fr/en/physical-activity-prevention-and-treatment-of-chronic-diseases-a-collective-expert-review-by-inserm/
CDC (Centers for Disease Control and Prevention) – Benefits of Physical Activity
https://www.cdc.gov/physical-activity-basics/benefits/index.html
Université de Montpellier – Chronic Diseases: Fighting Them Better Through Physical Activity
https://www.umontpellier.fr/en/articles/maladies-chroniques-mieux-les-combattre-grace-a-lactivite-physique
OMS (Organisation mondiale de la santé) – Physical Activity Fact Sheet
https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity
British Journal of Sports Medicine – Exercise Therapy for Functional Capacity in Chronic Diseases
https://bjsm.bmj.com/content/51/20/1459
PubMed Central (PMC) – Rehabilitation of the Athlete
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6188287/
PubMed Central (PMC) – Athletic Trainers’ Effect on Population Health
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6464298/
Frontiers in Physiology – Exercise Physiology and Its Role in Chronic Disease Prevention and Treatment
https://www.frontiersin.org/journals/physiology/articles/10.3389/fphys.2022.1038119/full
American Psychiatric Association – How Running and Resistance Training Can Help Depression and Anxiety
https://www.psychiatry.org/news-room/apa-blogs/how-running-and-resistance-training-can-help-depre
University of Washington Medicine – How Running Affects the Immune System
https://rightasrain.uwmedicine.org/body/exercise/running-immune-system
Runner’s World – Benefits of Running for Your Mental Health
https://www.runnersworld.com/health-injuries/a60636199/benefits-of-running-for-mental-health/
Runner’s World – How Running Impacts Your Immune System
https://www.runnersworld.com/health-injuries/a69134868/tapering-immune-system/
Government of Canada – Public Health – Physical Activity and Your Health
https://www.canada.ca/en/public-health/services/being-active/physical-activity-your-health.html
PubMed Central (PMC) – Exercise as a Therapeutic Intervention for Chronic Disease
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11662992/
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

