Saucony Triumph RFG : Le test complet
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S’il est une chose à laquelle les entreprises de course à pied et, d’une manière générale, tout fabricant leader sur le marché, quel que soit le secteur, nous ont habitués, c’est bien l’innovation. Ainsi, pour ce qui nous intéresse, la course à pied, il y a un peu plus d’une décennie, les mousses de semelles intermédiaires ont connu une petite révolution, surtout en termes de technologie. Il n’y a pas si longtemps, la plaque de carbone, qui était aussi une innovation pour la semelle intermédiaire afin d’obtenir une plus grande réactivité. Et maintenant, la marque américaine Saucony nous offre sa première chaussure dans laquelle elle a utilisé… du maïs ! Pouvez-vous deviner pour quelle partie ? Oui, dans la semelle intermédiaire. C’est avec cette nouveauté particulière qu’est née la Saucony Triumph RFG. Les lettres RFG signifient Run For Good, car il s’agit d’une chaussure énergisée à base de maïs et donc de la chaussure la plus durable de Saucony à ce jour, avec un impact immédiat sur la réduction de son empreinte environnementale.

Et cela ne s’arrête pas là en termes d’innovation durable, car Saucony a un objectif ambitieux en matière de durabilité et d’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement. D’ici 2025, l’objectif est que 90 % de leurs produits contiennent des matériaux organiques, recyclés ou renouvelables, et l’objectif est d’atteindre 100 % d’ici 2030. Et tout cela pour continuer à courir vers un avenir plus durable. J’approuve cette philosophie.

Fiche technique de la Saucony Triumph RFG

  • Type de chaussures : entraînement et compétition
  • Prix : 190€
  • Poids : 295g (H) / 275g (F)
  • Drop : 10mm (27mm à l’avant-pied, 37mm au talon)
  • Profil du coureur : poids moyen à élevé
  • Stabilité : Neutre
  • Distance : moyenne et longue distance
  • Usage : Intensif
  • Surface : Route/Chemin
  • Allure : 4’20”- 4’40″/km

Saucony Triumph RFG : Le test complet

Un style plus décontracté à porter même au quotidien

La tige de la nouvelle Saucony Triumph RFG est l’une des parties dans lesquelles la firme américaine a également incorporé des solutions durables, comme c’est le cas pour la teinture. Elle a opté pour des teintures végétales qui ne polluent pas l’eau et ne nuisent pas à l’environnement. Si nous l’analysons en profondeur, elle nous rappelle la tige de la Saucony Triumph 20, et la raison n’est autre que, dans une certaine mesure, il s’agit d’une évolution de ce mesh, mais ils l’ont poussé un peu plus loin pour le rendre plus moderne. L’entreprise américaine n’a pas choisi de donner à la Triumph 21 -présentée récemment en 2023 et dont vous pouvez lire la critique sur notre site- sa version durable, mais elle a évolué vers la version précédente pour différencier les deux éditions.

La maille supérieure n’est pas un tissu technique, mais un matériau qui passe inaperçu en tant que maille d’entraînement de style décontracté, c’est-à-dire pour marcher dans la rue. Connaissez-vous cette phrase qui dit que ” le coton ne triche pas ” ? Eh bien, l’entreprise américaine a utilisé ce matériau pour fabriquer la maille de la tige, et a voulu lui donner cette approche pour sortir un peu du conventionnel. Et comme mesure durable, cette maille est fabriquée en coton biologique, ce qui souligne encore plus le fait qu’il ne s’agira pas d’une chaussure aussi respirante que sa sœur, mais qui obtiendra un degré plus élevé de confort et de commodité.

Comme vous pouvez le constater, les trous de cette maille sont légèrement plus petits. Une taille qui permet de trouver l’équilibre parfait entre confort, soutien, ventilation et durabilité. Bien qu’il faille reconnaître que le confort et le soutien l’emportent sur la ventilation.

La tige de la Saucony Triumph RFG est complétée par des lacets plats qui sont reliés par 5 œillets et une sorte d’épingle en tissu en forme de V qui dépasse de la maille sur le côté de la chaussure. Sans oublier un sixième œillet à l’arrière.

PWRRUN BIO+, une semelle intermédiaire à base de maïs

La semelle intermédiaire est la partie la plus frappante, surtout si l’on considère le matériau utilisé pour la fabriquer sur ces Saucony Triumph RFG : le maïs. C’est le matériau utilisé pour leur nouvelle mousse PWRRUN BIO+ dans le but de réduire l’utilisation, la consommation et la dépendance du plastique comme matériau pour la semelle intermédiaire, ainsi que pour d’autres parties des chaussures de course. Au total, 55 % des matériaux utilisés sont durables.

Saucony Triumph RFG : Le test complet

Même si l’on peut être un peu têtu et penser qu’il n’y a pas d’autre composé comme le PWRRUN qui fonctionne de la même manière, la vérité est que les ingénieurs de la firme américaine ont réussi à fabriquer une semelle intermédiaire avec une grande réactivité et un grand confort. Comment ? En élevant considérablement ses profils. Il est de 29 mm à la pointe et de 39 mm au talon, ce qui se traduit par un drop de 10 mm. De plus, ce composé PWRRUN BIO+ a également été utilisé pour fabriquer la semelle intérieure, améliorant ainsi l’amorti.

Conception TRI-FLEX avec 80 % de caoutchouc naturel

Dans le cadre de sa stratégie de développement durable, Saucony a commencé par appliquer la norme RFG, une mesure de référence qui indique si un produit répond aux objectifs de développement durable de la marque tout en offrant les performances dont les consommateurs ont besoin. Un produit qui répond à ces normes, comme la Triumph RFG, mérite le label RFG. C’est pourquoi ils ont également opté pour des matériaux plus durables ou recyclés pour le caoutchouc de la semelle.

La semelle de la nouvelle Saucony Triumph RFG est composée à 80% de caoutchouc naturel et conçue pour offrir le même niveau de performance qu’une semelle synthétique. Il s’agit d’un polymère élastique et résistant obtenu à partir de la sève de certaines plantes, comme l’hévéa dont on tire la majeure partie de ce composé. Cette sève est en fait du latex qui est traité de manière non intrusive, puis recueilli et centrifugé pour éliminer l’excès d’eau. Le résultat est un caoutchouc très durable, élastique et très résistant aux températures élevées, ce qui favorise la durabilité.

Saucony Triumph RFG : Le test complet

Quant au dessin de la semelle de la Saucony Triumph RFG, il présente un motif TRI-FLEX en forme de flèche et avec une couverture de la quasi-totalité de la semelle pour protéger plus efficacement la semelle intermédiaire. Et nous disons presque entièrement parce qu’il y a une zone centrale et certains canaux dans les zones où le pied n’entre pas en contact avec le sol, évitant ainsi de couvrir toute la semelle avec du caoutchouc. Le poids n’a pas augmenté puisqu’il est resté à 295 grammes pour le modèle homme et à 275 grammes pour le modèle femme.

Saucony Triumph RFG : Le test terrain

S’il y a quelque chose que l’on remarque en portant la nouvelle Saucony Triumph RFG, c’est bien sûr la sensation de la tige en mesh. Ce coton, outre le fait qu’il est organique, offre une sensation douce et confortable, qui soutient très bien le pied et qui, néanmoins et comme point moins favorable, ne respire pas autant qu’un mesh technique. La tige en forme de V sur le côté de la chaussure permet de serrer efficacement les lacets et d’augmenter le soutien du pied, au point de l’étreindre avec une sensation agréable et serrée.

Le col de la Saucony Triumph RFG est bien rembourré et plus épais que, par exemple, la Saucony Triumph 21, ce qui la rend encore plus confortable. Dans la partie arrière, elle suit la mode des autres chaussures de course et lui donne cette touche pointue pour mieux embrasser le talon d’Achille : une doublure interne avec deux matériaux différents, l’un centré sur la zone du talon d’Achille et l’autre sur les côtés.

Saucony Triumph RFG : Le test complet

Un autre point positif de cette Saucony Triumph RFG, outre le fait d’utiliser des matériaux plus respectueux de l’environnement, est qu’il n’y a pratiquement pas de différence de performance entre la mousse PWRRUN et la PWRRUN BIO+. Il s’agit d’un amorti réactif et efficace, sans être trop mou, qui se comporte parfaitement pour les utilisateurs de poids moyen -et je parie aussi pour les utilisateurs lourds, bien que nous n’ayons pas pu le vérifier-.

En ce qui concerne la semelle extérieure et ses 80% de caoutchouc naturel, nous n’avons pas d’objections non plus. Elle se comporte bien sur les surfaces sèches et même sur les surfaces humides ou légèrement humides. Cela est dû à la conception TRI-FLEX déjà mentionnée qui fonctionne si bien.

Une chose à prendre en compte lors du choix entre la Saucony Triumph RFG et la Triumph 21 est la tige. Une tige en maille de coton ne sera pas la même qu’une tige en maille technique, qui garantira une meilleure réponse à une utilisation sportive intensive et exigeante qu’à un style plus décontracté. Mais tout cela dépendra aussi des caractéristiques propres du coureur – poids, foulée, allure – ainsi que du type d’entraînement auquel on le soumet. Quant à la dernière, il s’agit d’une taille normale, ni large ni étroite, un aspect qui n’affectera pas plus que nécessaire le fait d’être plus ou moins serré au niveau du pied.

Saucony Triumph RFG : Le test complet

Conclusion

La nouvelle Saucony Triumph RFG continue d’avoir les mêmes standards de qualité et de performance que toutes les autres chaussures de la société américaine, mais avec les avantages d’être plus respectueuse de l’environnement. Une tendance qui continuera à être explorée avec de nouveaux matériaux pour réduire l’empreinte carbone. Elle a également un avantage par rapport à la Saucony Triumph 21 : grâce à sa tige en coton, elle s’adapte mieux aux pantalons de ville.

Donc, si vous êtes un coureur moyen à lourd, avec une foulée neutre, qui s’entraîne habituellement sur des distances moyennes à longues de 4’20″/km à 4’40″/km et qui veut contribuer à ne pas augmenter les effets du changement climatique avec une chaussure plus “ECO”, sans aucun doute, la Triumph RFG est un bon choix.

Où se procurer la Saucony Triumph RFG ?

Nicolas Dayez, Fondateur de Athlé expliqué

Qui est Nicolas ?

Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.

Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.

Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.

Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16

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