
Une étude choc de Sport Integrity Australia révèle que 35 % des compléments sportifs vendus en ligne en Australie contiennent des substances interdites par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA).
Pire, 57 % de ces produits ne mentionnent pas ces ingrédients sur leurs étiquettes, piégeant les sportifs dans un risque accru de sanctions. Décryptage d’un danger invisible qui menace carrières et santé.
Les chiffres alarmants d’un marché peu régulé
200 compléments analysés, 70 produits contaminés : l’enquête menée par Human and Supplement Testing Australia (HASTA) pour le compte de Sport Integrity Australia dresse un constat sans appel. Parmi les catégories les plus à risque :
- 49 % des brûle-graisses.
- 53 % des produits de musculation.
- 34 % des pré-workouts.
Lors de mes échanges avec des athlètes français, plusieurs m’ont confié leur méfiance envers les « boosters de performance ». L’un d’eux, cycliste semi-professionnel, m’a montré un pot de protéines estampillé « naturel » : « Je l’ai jeté après avoir vérifié l’appli. Il contenait de l’ostarine, un stéroïde interdit ».
Le piège des étiquettes incomplètes ou mensongères
57 % des produits positifs cachaient délibérément les substances prohibées. Parmi les composés détectés :
- Ostarine (stéroïde anabolisant).
- Phényléthylamine (stimulant).
- Strychnine (poison violent).
En 2023, j’ai accompagné une triathlète contrôlée positive à la méthamphétamine – trace provenant d’un brûle-graisses acheté sur Internet. Son cas n’est pas isolé : un produit sur trois peut détruire une carrière malgré la bonne foi du sportif.
Naturel ne rime pas toujours avec innocent
83 % des substances détectées étaient d’origine naturelle mais tout aussi dangereuses. Exemple :
- Octopamine (extrait d’orange amère) : interdit par l’AMA depuis 2021.
- DHEA (précurseur hormonal) : banni en compétition.
Lors d’un salon du fitness, un vendeur m’a vanté les vertus « 100 % bio » d’un pré-workout à base de guarana. Vérification faite via l’application Sport Integrity, le lot contenait des traces de méphéntermine, un stimulant cardiaque interdit.
Les outils pour se protéger : l’exemple australien
Face à ce fléau, l’Australie a développé des solutions pragmatiques :
- Application Sport Integrity : 12 000 produits certifiés vérifiables en 2 clics.
- Formation des pharmaciens : 30 000 professionnels formés depuis 2024.
- Label HASTA Certified : certification batch-testing obligatoire.
Résultat : zéro cas de dopage lié aux compléments en 2022-2023, contre 17 en 2016. Un modèle dont pourraient s’inspirer les autorités européennes.
5 règles d’or pour les sportifs
- Privilégiez l’alimentation : 90 % des besoins nutritionnels se couvrent sans compléments.
- Exigez le logo HASTA/Informed Sport sur vos achats.
- Scannez systématiquement via l’appli dédiée.
- Méfiez-vous des promesses miracles : « prise de masse ultra-rapide » = drapeau rouge.
- Consultez un nutritionniste agréé avant toute cure.
Ce qu’il faut retenir : Le marché des compléments reste une jungle où 1 produit sur 3 piège ses utilisateurs. Grâce à des outils comme le batch-testing et une vigilance accrue, les sportifs peuvent réduire les risques. Mais la meilleure protection reste encore de s’en passer – vos performances n’en dépendent pas autant qu’on veut vous le faire croire.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le CQP Animateur d’athlétisme option « athlé forme santé », préparateur mental et nutritionniste sportif diplômé, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34'16