Chaque jour, dans les villes du monde entier, des millions de personnes lacent leurs chaussures et vont courir à l’extérieur. Les coureurs sont habitués à faire face à toutes sortes de dangers, mais de nos jours, faire de l’exercice dans les zones urbaines devient de plus en plus dangereux. La raison est simple : la pollution atmosphérique.
Quelle qualité d’air est considérée comme « sûre » pour la course à pied ?
Notre compréhension de la pollution atmosphérique et de son impact sur la santé est en constante évolution. En septembre 2021, l’OMS a modifié ses directives de sécurité concernant les limites d’exposition à la pollution atmosphérique, allant jusqu’à réduire de moitié (ou plus) certaines limites de polluants et à établir de nouvelles limites quotidiennes.
Les coureurs qui cherchent à éviter de sortir lorsque la qualité de l’air est mauvaise devront s’assurer d’avoir une prévision fiable, car les différents indices de qualité de l’air utilisent des échelles et des méthodes différentes pour évaluer les conditions environnementales et n’utilisent pas toujours des calculs horaires et géolocalisés. Aussi, les différents indices servent également des objectifs différents et ne se concentrent pas nécessairement sur le même impact sur la santé.
Lorsque la qualité de l’air est bonne, il est recommandé aux coureurs de profiter de la pureté de l’air et de pratiquer des activités en plein air, tandis que lorsque la qualité de l’air est mauvaise, il est conseillé aux coureurs d’éviter les activités intenses en plein air, car cela peut affecter leur santé.
Courir dans un air pollué : fausse bonne idée ?
Ce n’est un secret pour personne que la pollution atmosphérique a un impact sur notre santé, mais elle nous affecte davantage si nous faisons de l’exercice : nous inhalons davantage d’air et notre système respiratoire est contraint de travailler encore plus.
La pollution est plus nocive pour la circulation pulmonaire pendant l’exercice ». C’est un problème majeur de santé publique.
Quelles sont les conséquences de la course à pied lors d’un pic de pollution ?
Les coureurs ont tendance à respirer par la bouche lors de leur footing, surtout s’ils font beaucoup d’efforts. Cela signifie qu’ils contournent involontairement le système naturel de filtration de l’air de leur corps – le nez. Même les athlètes professionnels qui s’entraînent à respirer « correctement » peuvent instinctivement revenir à cette pratique en pleine compétition ou lors de l’entraînement.
Le fait de respirer plus fortement signifie que, qu’il s’agisse d’un amateur ou d’un athlète, toute personne courant dans un air de mauvaise qualité inhale davantage de pollution atmosphérique, ce qui est particulièrement risqué pour les personnes souffrant de problèmes cardiaques, de diabète, d’asthme ou d’autres maladies respiratoires.
Mais pour les athlètes, il y a une autre variable :
Courir dans une atmosphère de mauvaise qualité a un impact sur les performances sportives
Les athlètes qui font de l’exercice ou participent à des compétitions sur un parcours avec de l’air de mauvaise qualité doivent s’inquiéter non seulement de l’impact sur leur santé, mais aussi de leur capacité à réaliser des performances. Des chercheurs ont constaté que même une augmentation de 1 % de la pollution par les PM10 diminuait les performances athlétiques des joueurs de football, et que si l’exposition aux PM10 pendant le match dépassait 50 µg/m3, les performances en souffraient encore plus (pour mémoire, la valeur maximale recommandée par l’OMS sur 24 heures est de 45 µg/m3).
Alors que la pollution atmosphérique s’aggrave, faut-il cesser de courir en plein air ?
La Chine a dû s’attaquer à cette question en vue des Jeux olympiques d’hiver de 2022, car la pollution atmosphérique extrême menaçait d’annuler l’immense événement mondial en plein air.
Ma réponse simple se tient en 3 lettres : non.
La technologie et le big data jouent déjà un grand rôle dans la vie de nombreux coureurs, et maintenant les données hyperlocales sur la qualité de l’air peuvent être intégrées dans les applications météo et de suivi de la qualité de l’air pour aider les coureurs à prendre les mesures nécessaires pour gérer l’exposition à la pollution, et savoir quand l’air est sain pour courir en plein air.
Voici 3 cas d’utilisation des données sur la qualité de l’air qui serviront de bouffée d’air frais aux coureurs en quête d’air frais :
1. Optimiser les itinéraires de séance en temps réel en fonction de la qualité de l’air
Les données en temps réel et hyperlocales sur la qualité de l’air étant désormais largement disponibles, les applications de course à pied et les appareils connectés peuvent informer les utilisateurs de la qualité actuelle de l’air pendant qu’ils font de l’exercice en plein air.
Comme les coureurs empruntent les trottoirs des rues animées des villes et font de l’exercice pendant les pics de pollution, une fonctionnalité facile à mettre en œuvre consiste à envoyer des alertes en temps réel lorsque la pollution est trop élevée pour courir. Ces alertes pourraient également comporter des suggestions sur les endroits où l’air est plus pur.
Mais on peut aussi aller plus loin : Que diriez-vous d’optimiser les itinéraires en temps réel et d’offrir aux coureurs l’entraînement le plus sain, en indiquant « l’itinéraire de l’air pur » ? Les possibilités sont infinies.
2. Aider les coureurs à planifier à l’avance quand et où aller
De nombreux citadins prennent le temps, malgré leur emploi du temps chargé, d’aller courir. Mais si la pollution est la plus élevée pendant leur séance habituelle, elle peut avoir un effet négatif sur leur santé, et ils le savent.
C’est pourquoi j’ai la conviction que de nombreux coureurs vont commencer à planifier leurs courses en fonction des niveaux de pollution, de la même manière qu’ils vérifient la météo avant de partir. La technologie qui donne des prévisions sur la pollution atmosphérique peut permettre aux coureurs de savoir facilement quand et où ils doivent aller courir. Les applications de santé et de remise en forme qui intègrent ce type de prévisions peuvent acquérir un avantage immédiat sur les outils concurrents, et renforcer la satisfaction et la fidélité de leurs utilisateurs.
3. Ajouter l’exposition à la pollution aux rapports d’activité et aux alertes
De plus en plus d’outils fournissent désormais des rapports d’activité, que ce soit sur une base quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Ces rapports peuvent être délivrés par e-mail, par alerte, par notifications push ou via une section entière dans l’interface utilisateur.
En utilisant des données historiques et la géolocalisation, vous pouvez améliorer vos rapports avec une ventilation des niveaux de pollution atmosphérique, ainsi que les différents polluants auxquels l’utilisateur a été exposé.
Vous pouvez voirdes tendances, par exemple :
Vous courez habituellement entre 8 et 10 heures du matin, lorsque la qualité de l’air est mauvaise – et vous pouvez suggérer des recommandations pour de futures séances d’entraînement – 21 heures le soir tend à être le meilleur moment pour faire de l’exercice dans votre région, ou si vous voulez courir le matin, allez au parc, à 10 minutes de là ».
Une autre façon de procéder consiste à synthétiser l’exposition à la pollution pendant la séance ou même de la journée entière.
La pollution atmosphérique n’est pas le seul risque environnemental qui peut avoir un impact sur la santé et les performances sportives. Du pollen au climat en passant par les événements météorologiques extrêmes, les informations environnementales à 360° peuvent être utilisées pour fournir aux utilisateurs des recommandations axées sur la santé et exploitables, pour des planifications d’itinéraires plus sains avec fidélité fonction des conditions actuelles de qualité de l’air.
Qui est Nicolas ?
Je suis un passionné de course à pied avec plus de 15 ans d'expérience. Ayant débuté comme coureur amateur, j'ai progressivement affiné mes compétences en m'informant sur les meilleures pratiques d'entraînement, que je partage désormais avec mes lecteurs.
Mon objectif est de rendre la course accessible à tous, en proposant des conseils pratiques, des analyses techniques, et des méthodes adaptées à tous les niveaux.
Actuellement en cours de formation pour le DEJEPS (Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport) spécialité Athlétisme, j'approfondis mes compétences en entraînement et pédagogie afin de partager des méthodes et des approches efficaces et adaptées aux besoins des coureurs de tous niveaux.
Quelques faits d’armes :
- 100 km de Steenwerck : 7h44
- 80 km Ecotrail Paris (1300m D+) : 7h12
- 42 km Nord Trail Mont de Flandres (1070m D+) : 3h11
- Marathon de Nice-Cannes : 2h40
- Championnats de France de Semi-Marathon : 1h13
- 10 km de Lambersart : 34’16