Combien de marathons est-il raisonnable de courir par an ?

Le marathon, cette épreuve mythique de 42,195 km, fascine et attire de plus en plus de coureurs chaque année. Mais combien de ces défis titanesques peut-on réellement enchaîner sur une période de 12 mois sans compromettre sa santé ou ses performances ? C’est la question que se posent de nombreux passionnés de course à pied, du débutant enthousiaste au marathonien aguerri.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de cette problématique, en nous appuyant sur l’expertise de professionnels, des études scientifiques et mon expérience personnelle de coach et coureur. Préparez-vous à découvrir les secrets pour optimiser votre calendrier de marathons et atteindre vos objectifs en toute sécurité !

La fascination du marathon : pourquoi vouloir en courir plusieurs ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de comprendre ce qui pousse tant de coureurs à vouloir enchaîner les marathons. En tant que coach et marathonien passionné, j’ai pu observer de près ce phénomène.

L’attrait du défi

Le marathon représente l’ultime défi pour de nombreux coureurs. C’est une distance qui inspire le respect et qui demande une préparation minutieuse. Une fois qu’on a goûté à l’euphorie de franchir la ligne d’arrivée après 42,195 km d’effort, il est tentant de vouloir revivre cette expérience encore et encore.

La quête de progression

Beaucoup de coureurs cherchent à améliorer leur temps sur la distance. Courir plusieurs marathons par an peut sembler être un moyen efficace de progresser rapidement. J’ai moi-même été tenté par cette approche à mes débuts.

L’aspect social et touristique

Les grands marathons internationaux sont de véritables événements qui attirent des milliers de participants du monde entier. Combiner voyage et course à pied est une perspective séduisante pour de nombreux coureurs.

Les risques liés à un enchaînement excessif de marathons

Malgré l’attrait de courir plusieurs marathons par an, il est essentiel de comprendre les risques associés à cette pratique.

Blessures et surentraînement

Le risque de blessure augmente considérablement lorsqu’on enchaîne les marathons sans période de récupération adéquate. Une thèse « Facteurs associés aux blessures musculosquelettiques des marathoniens » soutenue par Adeline Le Bail pour le diplôme d’Etat de Docteur en médecine à L’université d’Angers a montré que les coureurs qui participent à au moins 1 marathon par an avaient significativement moins de risque d’être blessé que ceux qui en participent à moins de 1 par an.

Fatigue chronique et baisse de performance

Le surentraînement peut conduire à une fatigue chronique et à une baisse des performances. J’ai vu de nombreux coureurs tomber dans ce piège, s’épuisant à force de vouloir trop en faire.

Impact sur la santé à long terme

Des recherches récentes suggèrent que l’enchaînement excessif de marathons pourrait avoir des effets néfastes sur la santé cardiovasculaire à long terme. Une étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology a mis en évidence des risques potentiels pour le cœur chez les coureurs de marathon extrêmes.

Combien de marathons par an : l’avis des experts

Pour déterminer le nombre raisonnable de marathons à courir par an, j’ai consulté plusieurs experts et études scientifiques.

La règle des deux marathons

De nombreux entraîneurs, dont le célèbre coach Jack Daniels, recommandent de ne pas dépasser deux marathons par an. Cette approche permet une préparation optimale et une récupération adéquate entre chaque épreuve.

L’importance de l’individualisation

Le Dr. Jordan Metzl, spécialiste en médecine du sport, souligne l’importance d’une approche individualisée : « Le nombre idéal de marathons par an varie d’un coureur à l’autre. Il faut tenir compte de l’expérience, de la condition physique et des objectifs de chacun. »

La perspective scientifique

Une période de récupération d’au moins 8 à 12 semaines entre deux marathons est nécessaire pour une récupération complète et une performance optimale.

Mon expérience personnelle : trouver le bon équilibre

En tant que coach et coureur, j’ai expérimenté différentes approches au fil des années. Au début de ma carrière, j’étais tenté de courir autant de marathons que possible. J’ai rapidement appris que cette stratégie n’était pas viable à long terme.

Les leçons apprises

Après avoir subi une blessure due à un enchaînement trop rapide de marathons, j’ai compris l’importance de la récupération et de la planification. J’ai adopté une approche plus mesurée, en me concentrant sur deux marathons par an : un au printemps et un à l’automne.

Les bénéfices d’une approche raisonnée

Cette nouvelle stratégie m’a permis de mieux me préparer pour chaque épreuve, d’améliorer mes performances et de rester en bonne santé. J’ai également constaté que je prenais plus de plaisir à courir, sans la pression constante de la prochaine course.

Comment planifier ses marathons sur une année

Voici quelques conseils pour planifier judicieusement vos marathons sur une année :

Définissez vos objectifs

Commencez par définir clairement vos objectifs pour l’année. Voulez-vous battre votre record personnel ? Découvrir de nouveaux parcours ? Votre planification dépendra de ces objectifs.

Tenez compte de votre niveau et de votre expérience

Si vous êtes débutant, il est préférable de se concentrer sur un seul marathon par an. Les coureurs plus expérimentés peuvent envisager deux marathons, voire trois s’ils sont bien espacés.

Prévoyez suffisamment de temps entre chaque marathon

Assurez-vous d’avoir au moins 3 à 4 mois entre chaque marathon pour une récupération et une préparation adéquates.

Intégrez des courses intermédiaires

Planifiez des courses de distances inférieures (10 km, semi-marathon) entre vos marathons pour maintenir votre motivation et évaluer votre forme.

Soyez flexible

N’hésitez pas à ajuster votre plan en fonction de votre état de forme et de vos sensations. Il est parfois sage de renoncer à un marathon si vous ne vous sentez pas prêt.

Les alternatives pour les coureurs avides de défis

Si vous êtes tenté de courir plus de deux marathons par an, voici quelques alternatives à considérer :

Les ultra-marathons

Les courses d’ultra-endurance peuvent offrir un défi similaire au marathon, tout en permettant une récupération plus longue entre les épreuves.

Les raids nature

Certains événements comme les raids nature proposent des défis sur plusieurs jours, combinant différentes distances. C’est une excellente façon de satisfaire votre envie de courir sans surcharger votre calendrier de marathons.

Le trail running

Le trail offre une alternative intéressante au marathon sur route, avec des parcours variés et des défis différents.

L’importance de l’écoute de son corps

Quelle que soit votre approche, l’écoute de votre corps reste primordiale. Voici quelques signes à surveiller :

• Fatigue persistante.
• Douleurs musculaires ou articulaires.
• Baisse de motivation.
• Troubles du sommeil.

Si vous constatez ces symptômes, il est important de prendre du repos et de réévaluer votre planification.

Le contre-exemple inspirant : Alexandre Boucheix, alias « Casquette Verte »

Alexandre Boucheix, plus connu sous le surnom « Casquette Verte, » est devenu un véritable phénomène dans l’univers du trail running. Sa réputation repose sur sa capacité à enchaîner des ultra-trails à un rythme exceptionnel, défiant les limites de l’endurance humaine.

Ce coureur hors norme s’est illustré par ses exploits impressionnants, prouvant que la performance peut être soutenue, même avec une cadence de courses élevées. Mais jusqu’où peut-on vraiment suivre ce rythme sans compromettre sa santé ? Casquette Verte nous montre que des exceptions existent, mais soulève aussi des questions essentielles sur les stratégies de récupération et l’importance d’une approche individualisée.

En 2024, Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, a continué à participer à divers ultra-trails. En moyenne, il a pris part à environ un ultra-trail par mois, marquant notamment des épreuves de haute intensité comme l’Ultra 01 en juin, qu’il a remporté. Cette cadence mensuelle fait partie de sa stratégie d’entraînement, lui permettant de maintenir son endurance et de s’habituer aux exigences des courses en montagne malgré un entraînement souvent limité aux reliefs parisiens (notamment Montmartre).

Conclusion : trouver votre rythme idéal

En fin de compte, le nombre idéal de marathons à courir par an est une question très personnelle. Pour la plupart des coureurs, deux marathons par an représentent un bon équilibre entre défi et récupération. Certains pourront en faire plus, d’autres moins.

L’essentiel est de rester à l’écoute de votre corps, de respecter vos périodes de récupération et de garder à l’esprit vos objectifs à long terme. N’oubliez pas que la course à pied doit rester avant tout une source de plaisir et d’épanouissement.

En tant que coach et coureur passionné, je vous encourage à expérimenter, à apprendre de vos expériences et à trouver le rythme qui vous convient le mieux. Avec une approche réfléchie et équilibrée, vous pourrez profiter pleinement de vos marathons tout en préservant votre santé et votre motivation sur le long terme.

Alors, combien de marathons allez-vous planifier cette année ?