Marathon de Nice - Cannes : Récit d'une expérience hors norme !

Marathon des Alpes-Maritimes Nice – Cannes : Mon récit de course

8 minutes de lecture

« Plus jamais ! » Ce sont les mots que j’ai prononcé après mon premier marathon à Valence. Mais j’ai fait décidé de faire une exception pour le Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes pour deux raisons : il se déroule le long de l’une des plus belles côtes du monde entre terre et mer (Matisse et Picasso sont d’accord avec moi sur ce point !) et le parcours ne comporte que deux côtes (une première au km 29 et une autre au km 35). Donc sur le papier, le marathon de Nice – Cannes est réputé pour être exceptionnel pour 2 raisons : il se déroule autour de deux baies – la Baie des Anges d’Antibes et la Baie de Cannes, ce qui signifie que c’est l’un des rares marathons où vous pouvez avoir la satisfaction de voir le chemin parcouru et celui qu’il vous reste à faire (2ème raison).

Coureurs sur la promenade des Anglais - Marathon de Nice - Cannes

Ce marathon de Nice – Cannes avait pourtant très mal démarré !

Je répète régulièrement que les derniers jours avant le départ du marathon est crucial, et le repos de mise ! Autant dire que ça ne s’est pas passé du tout comme je l’espérais… Départ de Lille vers Paris à 17h30 vendredi soir après une longue journée de travail. Bref jusque-là tout allait pour le mieux.

J’étais censé prendre le train couchette Paris – Nice dans une voiture avec des couchettes, mais la réalité a été toute autre. Suite à une erreur lors de la réservation des billets de train, je découvre une fois arrivé sur le quai de la gare que je ne dormirais pas allongé dans une couchette, mais sur une place assise dans un siège. Bref la nuit a été courte et au réveil (la veille du marathon), je me sens fatigué comme jamais.

Jour de course : On passe à autre chose, focus sur le marathon !

Au final, la nuit suivante a été plus réparatrice ! Stratégie payante puisque les jambes répondent bien lors de l’échauffement et la fraicheur est au rendez-vous !

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marathon de Nice-Cannes : Top départ !

Marathon Nice - Cannes premiers kilomètres

Il y a quelques semaines, je faisais partie des 5 500 coureurs qui ont participé à la 14ème édition du Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes.

Sur ce départ, je suis dans le SAS préférentiel, derrière le SAS élite composé de 10 athlètes (seulement ?). Mon objectif: faire un sub 2h40 à minima. En commençant la course, j’ai essayé de garder à l’esprit les conseils du coureur de fond Mike Fanelli, qui a suggéré de diviser la course en trois tiers, de courir la première partie avec la tête, le milieu avec la personnalité et la dernière partie avec le cœur, et j’ai fait des kilomètres 14, 28 et 42 mes « repères kilométriques » mentaux.

Au final, dès le départ, je reste au chaud dans le pack de 2 athlètes féminines kenyanes sur une allure assez rapide (3’35 / km alors que je visais 3’45 / km). A partir du km 6, celles-ci appuient sur la pédale d’accélérateur et je me rends vite compte que l’allure est beaucoup trop rapide (3’20 / km) donc au bout de 500m je me fraye un passage sur cette large avenue pour suivre un groupe plus en adéquation avec mon allure cible (3’45 / km)

Le moment crucial du marathon : face à moi-même !

Vue Negresco Marathon de Nice - Cannes
Source : Flickr de Alex Drop

Le marathon commence sur la célèbre Promenade des Anglais et passe devant des hôtels ultra-glamour tels que le Negresco, avec son dôme rose, où trone une statue de la légende du jazz Miles Davis. Une fois l’aéroport passé, notre prochaine étape était la Marina Baie des Anges, 1 300 appartements répartis sur quatre grands voiliers de béton située en bord de mer, au cœur d’un quartier chic et élégant. Conçu pour ressembler à quatre vagues blanches géantes, il est entouré d’un port spectaculaire rempli de yachts tous plus luxueux les uns que les autres…

1ère partie de course : Km 1 au km 14 avec la tête !

Je dirais que j’ai réussi à courir la 1ère partie de la course avec ma tête. Je ne voulais pas répéter l’erreur que j’avais faite lors de mon premier marathon, lorsque j’étais parti beaucoup trop vite et que j’avais fini par le payer sur la fin du parcours ! J’ai pris un bracelet de calcul des allures à l’expo et j’ai réussi non seulement à rester dans les temps, mais aussi à avoir une minute d’avance pendant ce premier tiers de course.

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2ème partie de course : Km 15 – Km 28 tout miser sur la Personnalité

Marathon de Nice - Cannes : Milieu de course

Alors que j’ai réussi à rester légèrement en avance sur les chronos du bracelet d’allure pendant le premier tiers de la course, au moment où je suis arrivé au kilomètre 21 (semi-marathon), j’étais légèrement en retard, et je l’étais de plus en plus à mesure que la course se poursuivait. C’est aussi à ce moment-là que je commence à sentir la fatigue dans les jambes,des douleurs insupportables à l’estomac et un mental qui commence à flancher, et après avoir regardé à plusieurs reprises ma montre, ça se dégrade. Cette partie de course a moins porté sur ma personnalité que sur le fait de suivre mon propre conseil de profiter de l’expérience.

J’ai entendu les vagues se briser sur le sable, le bruit de mes pas et ma respiration laborieuse. J’ai pu entendre les spectateurs m’encourager, comme ce fut le cas à Valence.

Entendre les clameurs de la foule m’a redonné du baume au coeur, car je ne voulais pas m’arrêter en si bon chemin (aussi bien par rapport aux moments de solitude pendant la prépa marathon et aussi le jour de la course parce que ma famille ou mes amis n’étaient pas sur les bas côtés pendant la course pour m’encourager).

Pour être honnête, j’ai frappé le mur du marathon bien avant le kilomètre 28. Je l’ai touché avant même le début du marathon, alors qu’il me restait environ 4 semaines d’entraînement. Lors de mon précédent marathon, ma plus longue séance d’entraînement était de 35 kilomètres.


J’ai également fait deux séances de 32 kilomètres… Cette fois-ci, ma plus longue séance était de 32 km. Bref 8 kilomètres, cela peut sembler peu quand on s’entraîne pour un marathon, mais je pense que cela fait la différence entre être prêt à tenir la distance et ne pas l’être.

3ème partie de course : Km 29 – Km 42 : Place au coeur !

Marathon Nice - Cannes : Derniers kilomètres


Je me heurte donc à un mur : je n’ai plus de cœur, plus de force mentale. En fait, je me retrouve à envisager des échappatoires. Je plaisante. En quelque sorte. Mais avec les 2/3 de la course à mon actif, je me rends compte que j’ai fait le plus dur ! J’essaie de me concentrer sur le paysage et de toute faire crescendo, étape par étape, kilomètre par kilomètre, un ravitaillement à la fois.

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Aux alentours du kilomètre 40, j’étais au bord de la crampe et mes muscles à 2 doigts de lâcher. Bien que l’arrivée ne soit qu’à deux kilomètres, j’étais contrarié parce que je ne voyais toujours pas la ligne d’arrivée. Mais rapidement, j’ai aperçu l’arche et cela m’a motivé à garder la même allure ! Alors que l’effort intense et la température faisait souffrir mon organisme, j’ai pris le boulevard menant vers la Croisette. Ca y est ! Je franchis la ligne d’arrivée avec un chrono, à quelques pas du légendaire Palais des Festivals et des Congrès, où se déroule le Festival de Cannes.

J’ajoute un 2ème marathon dans ma besace, et améliore mon record personnel sur la distance : 2h40’55 et une 15ème place au classement général !

Bilan : j’ai échappé de peu au mur du marathon

Enormément d’émotions, la sensation d’avoir puisé dans mes réserves et une fatigue mentale qui sont venus frapper à ma porte suite au stress des jours précédents. Bref, très insidieux… la nervosité laisse place à la sérénité après avoir franchi la ligne d’arrivée ! Objectif rempli, maintenant je dois me demander quelles sont mes prochaines échéances.

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